1er jour du procès d'un danseur de capoeira, en fuite, accusé du meurtre d'un homme d'affaires cannois en 2003

Neuf ans après la disparition d'un homme d'affaires cannois de 34 ans dans des circonstances troubles, un danseur de capoeira - aujourd'hui en fuite au Brésil est jugé pour meurtre à partir de lundi et jusqu'au 22 mars, avec trois complices présumés, par la cour d'assises des Alpes-Maritimes.

Edno Borba Da Silva, 37 ans, est accusé de "meurtre ayant pour objet de préparer ou faciliter un délit", après la disparition brutale le 2 septembre 2003 de Christophe Dalmasso qui l'hébergeait dans un hôtel particulier à Nice.

En fuite au Brésil

Ce Brésilien est aussi accusé de vol et de complicité de contrefaçon de chèque, ayant fait usage de chèques falsifiés appartenant à la victime après sa mort. Il a été libéré après quatre ans et demi de détention provisoire et s'est depuis réfugié dans son pays. Un mandat d'arrêt international a été lancé contre lui. En l'"absence d'instructions de sa part" et de l'accusé lui-même au procès, son avocat Me Soussi a indiqué qu'il ne viendrait pas plaider. "Ca n'aurait pas de sens", a-t-il estimé. Sont par contre attendus au procès trois hommes (placés sous contrôle judiciaire ou sous bracelet électronique), accusés d'avoir aidé le Brésilien à faire disparaître le corps de la victime ou d'avoir incendié son véhicule après sa disparition.
Borba Da Silva, artiste de rue qui voulait monter une salle de capoeira, "squattait un appartement de Christophe Dalmasso", mais ce dernier "voulait l'en expulser" et "il ne l'a pas supporté" d'où ce "crime crapuleux", explique Me Sylvie Noachovitch, l'avocate de Lucie Dalmasso, la fille adoptive de la victime, qui vit désormais aux Etats-Unis. Un temps soupçonnée, la jeune femme aujourd'hui âgée de 31 ans, qui avait une liaison avec l'accusé au moment des faits, a bénéficié de deux non-lieu dans cette affaire.

Des ossements humains retrouvés en 2004

Après le crime, Borba Da Silva aurait assuré à la jeune fille, brouillée avec son père pour un motif financier, que celui-ci se trouvait au Brésil, un pays qui passionnait le riche homme d'affaires, rappelle l'avocate. Quelques jours après la mystérieuse disparition, la BMW de l'homme d'affaires est cependant retrouvée calcinée près de Nice. Et en août 2004, des ossements humains identifiés comme étant ceux de Christophe Dalmasso sont découverts sur une plage de la baie de Cannes.
Interpellé en octobre 2004, Edno Borba Da Silva est mis en examen pour homicide volontaire. Mais il accuse Lucie Dalmasso d'avoir été la commanditaire de ce meurtre et nie l'avoir commis lui-même. Il est jugé en mars 2009 devant les assises, mais le procès est suspendu et de nouvelles investigations ordonnées. Borba Da Silva, relâché sous contrôle judiciaire, s'enfuit alors.


Le faire disparaitre pour capter un héritage ?

Renée Dalmasso, la mère de la victime reste, elle, plus que jamais persuadée que le Brésilien est l'auteur principal du crime et que sa petite-fille en est l'instigatrice. "Ce n'est pas une bagarre qui a mal tourné, mon fils est tombé dans un vrai guet-apens", destiné à le faire disparaître pour capter son héritage, assure cette femme de 72 ans. "Je suis en colère car il y a tellement de preuves probantes contre Lucie", assure la retraitée qui a passé "des milliers d'heures sur le dossier". "Les bonnes personnes ne seront pas" dans le box des accusés, alors tout ce qu'elle attend de ce procès, c'est "que les subalternes parlent", pour que "la vérité soit faite dans cette affaire sordide", souffle-t-elle. "Jusqu'à ma mort, je me battrai pour cela", ajoute celle qui sera aux côtés des deux frères de la victime sur le banc des parties civiles.
La fille de Christophe Dalmasso, elle, ne devrait paraître au procès qu'à compter du 18 mars pour y être entendue comme témoin, a précisé son avocate.

Le rappel des faits:

Compte rendu du 1er jour de procès:

 

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