Créée en 1906, l’Oisellerie Nouvelle 2 avait pourtant réussi à traverser les époques. Alors que plusieurs générations d’oiseleurs s’y sont succédé, ce commerce qui faisait partie du patrimoine niçois, voit son envol interrompu définitivement par une obligation de mise en conformité.
Un contrôle de la direction départementale de la protection des populations a été fatal à ce commerce.
La mise en conformité demandée est irréalisable. C’est pourquoi cette oisellerie nichée dans le centre de Nice doit fermer ce chapitre, à tout jamais.
En quoi consiste exactement cette règlementation ?
Création d’un local de soin, d’un espace d’isolement si un animal est malade, mais aussi la mise en place d'un congélateur pour y mettre les cadavres d'animaux, et d'un réfrigérateur pour la nourriture...
La liste des équipements ou aménagements à effectuer n'est pas terminée, des espaces de stockages pour les litières et pour les cartons sont aussi demandés.
La surface de ce commerce ne permet pas de satisfaire à l'ensemble de ces demandes, sachant que le moindre local fait 5 mètres carrés. Les 64 mètres carrés de l'oisellerie, dont 8 mètres de couloir, inutilisables, ne suffiront pas.
La situation économique battait de l’aile depuis 2008 mais l’oisellerie survivait. Une des dernières de Nice, alors que la ville en a compté une bonne dizaine il y a encore quelques années.
Le coup de grâce, c’est ce contrôle effectué en juillet.
Ces aménagements sont impossibles à faire dans un commerce si petit. On me demande même de créer un vestiaire alors que je n'ai pas d'employé!
Philippe Demulier, propriétaire de l’Oisellerie Nouvelle 2
Chronique d’une mort annoncée
De 300 oiseaux et rongeurs, il n’en reste plus qu’une trentaine. Si ces animaux ont été vendus à la régulière et n’ont pas été bradés, c’est assez logiquement que Philippe Demulier a cessé d’alimenter son commerce. Il espère bien vendre les animaux restants avant la fermeture.
Ce passionné d’animaux de 53 ans, originaire du Nord, avait racheté ce commerce en 2011.
Je vais me retrouver sans rien, sans profession et sans argent. Je croise les doigts pour retrouver rapidement un emploi, de préférence dans le domaine des animaux. Je pense notamment au parc Phoenix…
Philippe Demulier, propriétaire de l’Oisellerie Nouvelle 2
S’il croise les doigts aujourd’hui, c’est surtout pour trouver un repreneur potentiel qui accepterait de lui racheter son droit au bail. La date de la fermeture officielle n’est pas encore connue mais elle devrait survenir en janvier 2023.