A Nice, la maraude quotidienne du matin en faveur des SDF menacée de disparaître

Lancée durant le premier confinement, cette distribution de repas, gérée par le Secours populaire, pourrait s'arrêter faute de moyens. Une pétition et des appels circulent pour la maintenir.

C’est devenu un rituel à Nice depuis le premier confinement instauré pour lutter contre la Covid-19. Dès 7h30, tous les matins de l’année, même les dimanches et jours fériés, le petit déjeuner de ceux qui n’ont pas de toit. Une initiative gérée par le Secours populaire des Alpes-Maritimes.

On est là, c'est convivial, c'est le seul moment où on se retrouve ensemble et où on a quelque chose de chaud.

Christian, bénéficiaire de la maraude

Dans le local prêté par une autre association, Marie-Jo gère les viennoiseries. Elle est l’une des bénévoles à l’origine de cette distribution matinale.

"Pour nous qui avons une maison, le premier geste du matin c’est boire un café ou un thé. Eux n’avaient rien, alors ils buvaient une bière parce que ça coupe la faim, la soif, et ça permet d'oublier ses problèmes."

Incompréhension

8h45, départ de la maraude : direction le Mamac. Une vingtaine de sans-abris et de précaires sont au rendez-vous. Pour un café ou pour récupérer de quoi déjeuner.

Une distribution de repas qui risque de s’arrêter à la fin juin. Sur le terrain, c’est l’incompréhension. "Nous en tant que bénévoles on aimerait que ça s’arrête pas, mais il faut nous expliquer les raison, et surtout l'expliquer aux bénéficiaires !"

Paul Coustels, bénévole au Secours populaire

Les bénévoles font circuler une pétition pour le maintien de cette maraude. Elle aurait déjà recueilli 450 signatures de bénéficiaires notamment. Comme Daniel, un habitué de cette maraude : "vous savez, on ne meurt pas qu’en hiver, on ne meurt pas que de froid, il y a aussi la chaleur et l'isolement social".

150 repas par jour

Aujourd'hui, la direction du Secours populaire affirme qu'elle ne peut plus assurer seule cette maraude, qui représente 150 repas par jour et un budget de 6 à 7.000 euros par mois.

C'est unis que nous arriverons à trouver des solutions. Mais tout seul, le Secours populaire ne peut plus y arriver.

Jean Stellitano, secrétaire général du Secours populaire des Alpes-Maritimes

Les responsable du Secours populaire dans les Alpes-Maritimes affirme qu'il multiplie les démarches pour pérenniser cette maraude : "nous avons demandé au maire de Nice d'ouvrir la cuisine centrale et de nous apporter des plats cuisinés ; on a appelé nos partenaires, les autres associations : voyons les points de distribution fixes. Les Restos du cœurs sont en train de regarder pour faire des distributions dans leurs antennes le matin."

Si aucune solution n'est trouvée, cette distribution s'arrêtera le 30 juin.

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