Coulée verte, plantation d'arbres, cours d'école végétalisées : la métropole niçoise a déjà avancé sur les dispositifs qui permettent de lutter contre la chaleur. La collectivité espère que certains projets seront financés par le "plan de renaturation des villes" du gouvernement.
Dès que les températures dépassent les 30 degrés, les Niçois et les touristes se ruent sur la coulée verte pour profiter d'un peu de fraicheur.
Jeux, jets d'eau et allées ombragées offrent un répit bienvenu quand les nuits s'avèrent presqu'aussi chaudes que les journées.
Cette arche de verdure qui borde la vieille ville de Nice, forme une sorte de frontière végétale entre « le vieux Nice » et la ville moderne.
La coulée verte s'étend sur un espace d’environ 1,3 km de long sur plus de 50 mètres de large. De quoi respirer !
Cette semaine, des agents ont relevé les températures dans les rues de Nice. Sur la place Masséna, la température s'est avérée de 7 à 12 degrés supérieure à celle relevée dans la coulée verte.
Accompagner les collectivités locales
Alors que la France s'apprête à souffrir de la chaleur dans 37 départements, le gouvernement annonce une enveloppe de 500 millions d'euros pour la "renaturation des villes et des centres-villes" et créer de nouveaux îlots de fraicheur dans les villes.
Des records ont été enregistrés avec un pic à 37,6 °C à Cuers, dans le Var. Pour la moitié sud, le pic ce sera jeudi, vendredi et samedi, avec 35 à 39 °C, voire 40 °C localement, dans le Sud-Ouest.
"Le gouvernement va favoriser le développement d'îlots de fraîcheur en ville en s'engageant très fortement pour accompagner les collectivités locales dans l'adaptation aux conséquences du dérèglement climatique", a réaffirmé la porte-parole.
"Bientôt, un arbre vaudra de l'or"
Car actuellement, ce sont plutôt des îlots de chaleur qui se développent et transforment nos rues en fournaise.
"C'est une bonne nouvelle !", s'exclame Richard Chemla, vice-président à la transition écologique de la métropole Nice Côte d'Azur, qui pilote un vaste plan de végétalisation.
Il prédit : "bientôt, un arbre vaudra de l'or". Car pour créer ces espaces de fraîcheur, il faut remettre la nature au coeur de la ville.
Impossible de dire pour l'instant, quelle somme sera récupérée par la métropole mais la collectivité se mettra sur les rangs pour en bénéficier. Et elle a déjà amorcé de nombreux projets concrets.
Enlever le bitume
"Ce qu'il faut végétaliser en priorité, ce sont les écoles, il faut qu'on prenne le virage car les effets de la chaleur sur la santé sont énormes. En végétalisant, on diminue l'agitation, les risques d'infarctus du myocarde de 20% et d'AVC", affirme Richard Chemla, ancien médecin.
A Nice, sur une centaine de cours d'écoles, 17 ont déjà été végétalisées. D'autres seront en chantier pendant les vacances scolaires.
Des travaux importants et coûteux : il a fallu enlever le bitume, créer de petits jardins, replanter des arbres et des arbustes.
Avec une règle : pas de gazon, trop gourmand en arrosage. Des copeaux de bois sont venus le remplacer. Le programme se poursuivra jusqu'en 2026.
Autre piste : les "trames vertes". Ce sont des avenues avec une file pour les voitures et une autre pour les pistes cyclables. Elles sont séparées par des plantes et des arbustes, procurent de l'ombre et un peu de fraîcheur au coeur de ces avenues qui d'habitude emmagasinent la chaleur.
Espèces méditerranéennes, bitume blanc et impasses fleuries
Là encore, la collectivité avance. Les travaux de la réfection de la chaussée ont commencé en 2019 sur des axes majeurs de circulation : les rues Maréchal Joffre, Bottero, Pastorelli, Devoluy, Dante, place Grimaldi et Gioffredo notamment.
Résultat : des rues en chantier, source de nuisances pour les riverains mais des avenues qui ont gagné en ombre et en fraîcheur.
A chaque fois, ce sont des espèces exotiques ou méditerranéennes qui ont été plantées : jacarandas, strelizia, magnolias, camphriers ou palmiers washingtonia.
Autres innovations à l'étude : du bitume blanc qui ne chauffera pas et ne conservera pas la chaleur, la végétalisation des toitures des parkings avec des dalles réservoirs d'eau et des impasse privées fleuries.
Car chaque mètre carré de nature gagnée sur le bitume compte, face à des épisodes caniculaires de plus en plus fréquents.