Un quadragénaire a été placé en garde à vue dimanche à Nice pour avoir traîné un chat accroché à son vélo. L'animal, qui souffre de brûlures, a été recueilli par une association. Celle-ci a porté plainte.
Une scène d'une incompréhensible cruauté. Il était environ 13h15 ce dimanche 9 juillet lorsque les passants de la rue de Roquebillière, à Nice, ont assisté à un spectacle horrifiant. Un homme a roulé à vive allure sur son vélo en traînant derrière lui un petit chat attaché à la bicylette par une laisse.
Prévenus par des témoins, les membres des forces de l'ordre n'ont pas eu à aller très loin pour interpeller le suspect, la caserne de police Auvare se trouvant elle aussi dans la rue de Roquebilière. C'est là que l'homme de 47 ans, fortement alcoolisé au moment des faits, a été placé en garde à vue.
Les policiers ont analysé les images des caméras de surveillance de la ville. Après 48 heures de détention, l'individu a été libéré ce mardi 11 juillet. Il sera jugé par le tribunal correctionnel de Nice le 21 novembre prochain. Pour les chefs dont il est accusé, à savoir "actes de cruauté envers un animal", il encourt jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.
Une scène "insoutenable"
Le chat victime des sévices de son bourreau a été confié à l'association de protection animale Au service des animaux (ASA) 06, qui a porté plainte. Sa directrice, Cécilia Fruleux, a pu visionner la vidéo du supplice du petit animal. "C'était insoutenable, témoigne-t-elle, on le voit accélerer mais il ne peut pas suivre et il se retrouve sur le flanc, traîné sur le béton chaud...".
"Et l'homme ne regarde même pas derrière lui. Ça l'a amusé, il avait des petits sourires. Pourquoi faire ça à un animal ? C'est de la méchanceté gratuite".
Cécilia Fruleux, directrice de l'association Au service des animaux 06
Le chat a tout de suite été hospitalisé dans une clinique. Il avait les pattes brûlées par le frottement sur le bitume. "Le pauvre, il n'a rien pu faire. Il n'a pas compris ce qui lui arrivait", raconte Cécilia Fruleux. "Heureusement, le choc traumatique est un peu passé", ajoute-t-elle.
Trop d'impunité face à la maltraitance animale
Pour cette femme engagée dans la protection animale depuis plus d'une dizaine d'années, il faut que le fautif "soit interdit à vie de détenir un animal". Mais elle déplore que les maltraitances animales ne soient pas assez prises au sérieux par la justice française, malgré des "actes très réguliers".
"Il faut comprendre que les animaux ne sont pas juste des animaux. Ce sont des vies", soutient Cécilia Fruleux, or s'il n'y a pas un peu de médiatisation qui pèse dans les décisions des juges, les auteurs de ces actes abominables ne sont que très rarement punis".
En octobre 2022, le ministère de l'intérieur a publié une étude sur les atteintes envers les animaux et leur évolution entre 2016 et 2021. Elle met en lumière une hausse globale des infractions, notamment des abandons (+93%), des mauvais traitements (+38%) et des sévices graves (dont il est question ici, +36% entre 2019 et 2020).