C'est un rendez-vous très attendu et très médiatisé aussi, la présentation des internats éducatifs pour lutter contre l'addiction à la violence. Le Premier ministre a choisi un établissement niçois pour évoquer son dispositif, accompagné du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, sur place un comité d'accueil l'attendait.
Bienvenue dans une sorte de laboratoire à taille humaine. Le lycée du Parc Impérial a été choisi par le gouvernement pour expérimenter les internats éducatifs. Objectif, lutter contre l'addiction à la violence d'une partie des adolescents.
En quoi cela consiste ? Il s'agit de mettre en place des cours de soutien et d’éducation civique pour des élèves volontaires en situation de décrochage scolaire ou d’absentéisme.
Un test grandeur-nature et une visite, ce 22 avril, pour donner le coup d'envoi de cette expérimentation. Si elle s’avère concluante dans 15 jours, elle pourrait être généralisée, conformément au souhait du Premier ministre. "L’internat sera une opportunité : celle d’apprendre, celle de retrouver un cadre, celle de conserver intactes ses chances de réussir, celle d’éviter de sombrer dans la spirale de la délinquance, et parfois du crime", a-t-il déclaré jeudi dernier à la presse.
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Sur place, pourtant, la présentation des internats éducatifs divise. Devant l'établissement niçois, les syndicats ont réservé un accueil froid au Premier ministre, des syndicats qui ont été tenus à distance. Sur les pancartes brandies par la CGT, le PCF ou les syndicats enseignants, notamment la FSU, des messages hostiles à la politique du gouvernement.
Jean-Louis Fiori, représentant du PCF de Vence, estime que le gouvernement n'est pas sur la bonne voie : "la seule chose qu'il vient nous proposer, c'est la répression, il manque des profs, on ferme des classes, les établissements scolaires sont en mauvais état, oui, il faut punir les voyous, mais pas toute la collectivité !"
"la priorité doit passer par l'éducation"
Pour Julien Picot de la CGT, la promesse selon laquelle le gouvernement souhaite mettre en place une école performante et de qualité, c'est, selon lui, "de l'escroquerie."
Du côté de la FSU, on dit refuser l'"école du tri". Sur la question de la violence dans les établissements, pour Thomas Ghestem, son représentant, "la priorité doit passer par l'éducation."
Ça va leur permettre d'avoir plus de respect dans la vie quotidienne.
Henda Achi, parent d'élève.
Autre son de cloche, chez cette maman dont les enfants vont être inscrits, durant les vacances scolaires, dans cet internat éducatif : "ça va leur permettre d'avoir plus de respect dans la vie quotidienne, résume Henda Achi, plus de valeurs, qu'ils soient plus autonomes, on essaie de les sortir de la rue, tout simplement.
Dans les faits, durant 15 jours, les jeunes de 13 à 16 ans dont les familles se sont portées volontaires, vont suivre ce cursus. C'est un planning très chargé qui les attend, toutes sortes d'ateliers en lien avec l'histoire, sur la justice et même l'estime de soi. Des activités sportives sont également programmées, un focus sur la santé notamment à travers la lutte contre les addictions ou encore aller au cinéma.