Une douzaine d'habitants vivent sans eau courante dans leur maison et ce n'est pas un cas isolé. De nombreux hameaux ne sont pas raccordés au réseau d'eau dans les Alpes-Maritimes. Pour des raisons d'argent, de faisabilité, de risques sanitaires, mais Quelles que soient les raisons, les riverains n'acceptent pas de se résigner et tentent de mobiliser les pouvoirs publics.
C'est devenu un combat. Frédérique Ponte, retraitée à Gilette dans les Alpes-Maritimes, aimerait avoir l'eau courante dans sa maison ainsi qu'une dizaine d'autres riverains. Leur village est à 45 minutes de Nice, autant dire que ce n'est pas le bout du monde et pourtant ils n'ont pas l'eau de la ville. Gilette comptait en 2020, 1 598 habitants.
Moi, j'habite à l'année ici, ce n'est pas possible de vivre sans eau courante, et pour la sécurité incendie, c'est problématique aussi.
Frédérique Ponteà France 3 Côte d'Azur
Depuis 30 ans, elle dit demander aux élus et responsables politiques le raccordement en eau, en vain. Certains riverains possèdent des puits, d'autres vont remplir des jerricans à la fontaine du village, mais la situation ne semble pas pouvoir durer : "nous avons eu des réunions avec la mairie, avec la métropole (c'est la Métropole Nice Côte d'Azur qui a la compétence de l'eau) mais on ne nous apporte pas de solution si ce n'est de payer pour être raccordé".
Contacté par France 3 Côte d'Azur, le maire (sans étiquette) de Gilette, Yann Prioux explique que la situation est effectivement complexe. Selon lui, ces maisons, dispersées au-dessus du village, sont sur un espace naturel et agricole et sont soumises à plusieurs risques (éboulement, glissement de terrain, incendie...) : "ce n'est pas un quartier à proprement parler et il ne pourra faire l'objet d'un développement pour la commune. Avec la loi montagne et les nouveaux plans d'urbanismes, c'est encore plus compliqué".
Si le maire affirme comprendre les besoins, il se retrouve à court d'idées : " deux solutions ont été proposées aux habitants. Une canalisation peut effectivement raccorder les maisons aux villages, mais les conditions d'accès sont difficiles et le coût sera conséquent et une partie sera à la charge des propriétaires, c'est de l'ordre de 15 à 20 000 euros chacun dans mon souvenir."
L'autre possibilité était d'installer un forage collectif, là encore aux frais des propriétaires. Un concept difficile à accepter pour les riverains qui, aujourd'hui, habitent de vraies maisons.
Ce n'est effectivement pas adapté. Il y a quarante ans, s'il n'y avait pas l'eau courante, ce n'était pas grave, aujourd'hui, nous n'avons pas les mêmes attentes.
Yann Prioux maire de Giletteà France 3 Côte d'Azur
Concernant la crainte pour le risque incendie, le maire explique qu'un bassin de stockage permet aux pompiers de puiser de l'eau si besoin. Le maire a conseillé aux riverains du quartier des Villars de se constituer en collectif et dit attendre une réponse concernant les propositions faites.