Dans une vidéo de deux minutes, ces écoliers se sont mis dans la peau des différents acteurs impliqués lors d'une situation de harcèlement scolaire : harcelé, harceleur et témoins. Avec, ils ont été lauréats du prix "Non au harcèlement" de l'académie de Nice.
C'est une vidéo qui dure 2 minutes, réalisée avec les moyens vidéos du bord (des smartphones) pour faire passer un message : stop au harcèlement scolaire. À l'image, des enfants d'une école primaire de Saint-Laurent-du-Var (Alpes-Maritimes) se mettent dans la peau de plusieurs personnages : la victime, le harceleur, les témoins muets et ceux qui agissent.
Ensemble, les 24 élèves de CE2/CM2 de l'école Montaleigne ont été lauréats du prix académique "Non au harcèlement". Comme l'année dernière.
Un mois d'écriture et deux jours de tournage
"Ils ont voulu faire un slam/rap pour la forme", explique Faïza Mathy, leur professeure des écoles. Un texte en musique car "les personnes qui sont harcelées écoutent de la musique pour passer le temps, être dans leur bulle", détaille Jude, 10 ans, l'un des acteurs.
La musique, elle, a été écrite par Farah, une lycéenne niçoise, ancienne élève de l'école.
La vidéo a été tournée au sein de l'établissement scolaire en deux jours. Il aura fallu un mois pour la concevoir et écrire les paroles en rimes.
Résultat : "J'me cache, j'parle pas/J'espère que tu m'oublieras", dit la victime. "File moi ton blé/Et rajoute ton goûter/Sinon c'est toi que j'vais manger", enchaîne le harceleur.
On a travaillé sur le harcèlement et ses mots. On a lu des témoignages de personnes harcelées.
Faïza Mathy, professeure des écoles
"Il y a eu un gros travail d'écriture et de compréhension du problème. Chaque groupe d'enfants avait un rôle à imaginer", poursuit l'enseignante.
"On a appris beaucoup de choses"
L'enseignante fait participer sa classe à ce concours depuis "plusieurs années". Elle dit avoir été "traumatisée" il y a 10 ans par le suicide d'une petite fille en région parisienne. Désormais, c'est important pour elle de sensibiliser dès le plus jeune âge.
"On a appris beaucoup de choses, que le harcèlement, ce n'est pas bien", poursuit Loucas, 11 ans, qui joue le rôle de l'enfant harcelé. Parfois, ce travail fait appel à des situations déjà vécues.
Moi et des copains, on a déjà été harcelés.
Jude, 10 ans
Pour les adultes encadrants, le harcèlement scolaire est une veille de tous les instants. "On a des situations qui s'en rapproche", reconnaît Faïza Mathy. "On leur fait comprendre que ce comportement n’est pas autorisé."
En parler dès le plus jeune âge
"Je suis persuadée que c’est chez les petits qu’il faut en parler d’abord", continue la professeure. "Quand on est au collège ou au lycée, c’est presque déjà trop tard."
On a appris qu’il faut appeler le 3020 si on est victime ou témoin de harcèlement. Ce sont des personnes qui peuvent t’aider.
Loucas, 11 ans
Le message semble être bien passé auprès des écoliers laurentins.