L'enquête sur de possibles détournements d'argent public dans les chantiers de reconstruction des vallées prend un nouveau tournant : 20 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue ce mardi 12 mars. Deux proches de Christian Estrosi, occupant des postes clés à la mairie et à la métropole Nice Côte d'Azur, sont auditionnés par les enquêteurs en charge du dossier. Des chefs d'entreprise seraient aussi dans la tourmente.
L'information, révélée par Nice-Matin ce 12 mars, a été rapidement confirmée par l'entourage de Christian Estrosi : Bastien Nespoulous, directeur général des services (DGS), et Lauriano Azinheirinha, le directeur de cabinet du maire (qui était DGS au moment de la tempête Alex) ont été entendus aujourd'hui dans le cadre de l'enquête sur de possibles détournements d'argent public par des entreprises en charge des chantiers de reconstruction dans les vallées sinistrées.
Ce mardi en fin de journée, le parquet indiquait "l'interpellation et le placement en garde à vue de 20 personnes dans le cadre d'une information judiciaire ouverte à la JIRS (juridiction interrégionale spécialisée) de Marseille". Les opérations ont été menées par la section de recherches de Marseille.
Contacté, l'avocat de la métropole n'y voit qu'une suite logique des investigations en cours, rappelant que le président de la Métropole, Christian Estrosi, avait lui-même effectué un signalement au procureur de la république de Nice en février 2023. Le parquet avait ouvert une enquête préliminaire.
Des perquisitions dans les bureaux de la Métropole avaient eu lieu, notamment en décembre 2023.
La Métropole se félicite que les actes d'investigation se poursuivent. Les directeurs généraux des services de la Ville de Nice et de la Métropole, actuels et au moment des faits, pourront répondre à toutes les interrogations, comme le fait, en toute transparence, la Métropole depuis le début du signalement dont elle est à l'origine.
Maitre Olivier Baratelli, avocat de la Métropole Nice Côte d'Azur
L'avocat poursuit en estimant que, "si des entreprises ont failli ou ont enfreint la loi ou la morale, il est normal qu'elles aient à en rendre compte à la justice et à la Métropole, qui ne manquera pas de leur réclamer des dommages et intérêts".
Conviction que les agents de la Métropole n'ont rien à se reprocher ? Ou contre-feu allumé pour minimiser d'éventuelles responsabilités politiques ? L'enquête le dira.