C’est en plein épisode des "gilets jaunes" en mars 2019 que la septuagénaire, militante d’Attac, avait été victime de la charge trop violente des forces de l'ordre.
Le commissaire Rabah Souchi, qui avait ordonné la charge de police durant laquelle Geneviève Legay, avait été gravement blessée en mars 2019 à Nice, sera jugé le 13 octobre devant le tribunal correctionnel de Lyon, a annoncé le parquet lyonnais.
Le 23 mars 2019, la militante d'Attac avait eu plusieurs côtes cassées et des fractures au crâne en étant projetée au sol lors d'une charge de policiers pour disperser une manifestation interdite de "gilets jaunes". Le commissaire divisionnaire Rabah Souchi était le responsable des opérations de maintien de l'ordre ce jour-là.
Le début d’une très longue bataille judiciaire
Le commissaire avait été mis en examen en novembre 2020 dans le cadre d'une instruction dépaysée à Lyon, après une vive polémique qui avait ému le grand public et surtout la justice. Le procès de ce dernier avait eu lieu à Grasse en 2021. Une instruction à laquelle avaient assisté les militants d’Attac en soutien à Geneviève Legay mais surtout pour dénoncer les agissements du commissaire niçois.
Une ordonnance de renvoi pour "complicité par ordre de violences par personne dépositaire de l’autorité publique" ayant "entraîné une ITT supérieure à de 8 jours" a été rendue par le magistrat instructeur en charge de ce dossier le 20 juin.
Une instruction dépaysée à Lyon
Le 13 octobre, ce sera au tour du tribunal correctionnel de Lyon de juger si cet emploi de la force était adéquat ou pas. Dans son rapport d'enquête, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait jugé la charge de police disproportionnée en raison d'ordres "inadaptés".
Le procureur de la République de Nice à l'époque des faits avait d'abord démenti tout contact physique entre la victime et les forces de l'ordre. Après l'exploitation d'images de vidéosurveillance, le magistrat avait reconnu que Geneviève Legay avait été poussée par un policier.
En juillet 2019, la Cour de cassation avait déjà ordonné le dépaysement de l’affaire à Lyon. L’avocat général se fondait alors sur le fait que le procureur de la République de Nice avait d’abord confié l’enquête à la sûreté départementale alors que la cheffe de ce service avait elle-même participé à l’opération de maintien de l’ordre dans le périmètre où Geneviève Legay a été bousculée et était la compagne du commissaire chargé du commandement de cette opération.