Le ministère de la Justice exige des explications de la part de Jean-Michel Prêtre. Le procureur de Nice est mis en cause dans sa gestion controversée de l'affaire Geneviève Legay. La militante d'ATTAC avait été blessée fin mars lors d'une manifestation.
Le procureur de nice va devoir rendre des comptes dans les jours qui viennent. La direction des services judiciaires du ministère "a saisi officiellement (vendredi 12 avril, NDLR) le procureur général d'Aix-en-Provence afin de convoquer le procureur de Nice" Jean-Michel Prêtre pour qu'il s'explique sur l'affaire Geneviève Legay", a révelé Mediapart.
Geneviève Legay, militante d'Attac âgée de 73 ans, a eu plusieurs côtes cassées et des fractures au crâne, lors d'une charge de policiers pour disperser une manifestation interdite de "gilets jaunes" à Nice le 23 mars.
Le procureur avait indiqué le 29 mars qu'elle avait été poussée par un fonctionnaire de police, contrairement à ses premières déclarations.
"Au vu de l'analyse du procureur général et des explications de l'intéressé, la ministre Nicole Belloubet appréciera les suites à donner", a-t-on ajouté de même source.
Le parquet de Jean-Michel Prêtre est notamment mis en cause pour avoir décidé de confier l'enquête à la sûreté départementale dont la cheffe est la compagne du commissaire chargé du commandement ce jour-là.
Interrogé par Mediapart sur ce possible conflit d'intérêts le procureur Jean-Michel Prêtre a répondu qu'il était au courant de ce choix et que l'enquête avait été "bien menée" tandis que le procureur général a estimé qu'une telle décision n'était "pas illogique".
L'enquête sur les blessures de la militante a été confiée le 29 mars à des juges d'instruction de Nice, saisis d'une information judiciaire pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique". L'avocat de la militante Geneviève Legay, Me Arié Alimi en a sollicité le dépaysement.
Après avoir refusé une première demande, le magistrat Robert Gelli a transmis jeudi 11 avril une requête en ce sens au procureur général près la Cour de cassation. La plus haute juridiction judiciaire devra se prononcer.