Première audience pour la présidente de l'association de sauvetage d'animaux, Artémis Handicap, pour des faits d'escroquerie, au tribunal correctionnel de Nice, ce lundi 14 décembre. Son refuge se situe à à Revest-les-Roches dans les Alpes-Maritimes,
Tout commence en 2015, lorsque un bénévole de l’association publie des photos des conditions de vie des animaux du refuge sur Facebook. Depuis, d'autres témoignages dénoncent des installations non conformes et des faits de maltraitance.
L'association Au service des animaux ASA 06, qui s'est constituée partie civile, décide de se saisir de l’affaire et porte plainte à l’été 2018 pour "sévices graves, actes de cruauté envers les animaux" et "non respect des règles sanitaires et réglementaires".
Des cagnottes en ligne frauduleuses
La présidente de l’association aurait, entre le 1er janvier 2017 et le 25 juin 2020, lancé des cagnottes en ligne pour sauver des animaux de l'abattoir ou en soigner d'autres, alors qu'ils n'existaient pas ou n'étaient pas prises en charge par un vétérinaire.
Les soins promis n'ont, semble-t-il pas eu lieu et les animaux seraient laissés dans un état pitoyable. Des donateurs français et étrangers, croyant financer des opérations médicales coûteuses, auraient ainsi été escroqués. Les fonds récoltés auraient été utilisés à des fins d'enrichissements personnels.
L'accusée avait déjà été condamnée pour des faits similaires en septembre 2016.
Des années de maltraitance
Des chevaux très maigres, des chèvres mortes dans leurs excréments, des chiens entassés dans des cages… Les photos et vidéos prises du refuge par des bénévoles semblent tirées d’un film d’horreur.
Les différents témoignages font aussi état de disparitions, et de nombreux décès sur le site de Revest-les-Roches. Les animaux décédés auraient été enterrés sur place par les bénévoles, une pratique interdite en France. Mais le manque de traçabilité des bêtes empêche de prouver ces infractions.
Incompréhension
Malgré des mises en demeure de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) pour non conformité des installations, l'absence d'évacuation dans les enclos et manquement aux réglementations de détention d'animaux exotiques, la justice n'a pas retenu les faits de maltraitance dans la procédure visant Madame Blangis, présidente d'Artémis Handicap.
C'est injuste, nous, petit refuge, on est contrôlé, on doit tout justifier... et à côté de ça une "asso" où rien ne va, et on a des preuves, on lui dit rien on laisse faire!
Alors que la rumeur d'un déménagement de l'association Artémis Handicap court, l'ASA 06 demande une interdiction de détention d'un animal à l'encontre de l'accusée et de son mari.
C'est la seule façon d'arrêter cette maltraitance! La saisie de tous les animaux et l'interdiction pour que cette situation ne se reproduise pas ailleurs!
Les parties civiles ont demandé une citation directe auprès du tribunal pour maltraitance animale.
Un rassemblement a accompagné l'audience de ce 14 décembre devant le tribunal de Nice :
Deux saisies ont eu lieu au refuge depuis le début de la procédure. Ils resteraient entre 60 et 100 animaux sur place.
Le procès, pour escroquerie, est prévu pour mars 2021.