Dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 avril, Emmanuel Macron a promulgué la loi sur la réforme des retraites, alors que l'intersyndicale lui avait demandé "solennellement" de ne pas le faire. Ce samedi 15 avril, la colère gronde chez les opposants à la réforme.
Peu avant 4 heures du matin, l'épée de Damoclès qui pesait au-dessus des épaules des syndicats est tombée. Le président de la République a promulgué la loi sur la réforme des retraites, après la validation du texte par le Conseil constitutionnel. L'âge légal de départ à la retraite passe donc à 64 ans.
"Ma première réaction ce matin a été un grand sentiment de colère, comme beaucoup de travailleurs et travailleuses", déclare Gérard Ré, secrétaire général de la CGT Alpes-Maritimes.
On n'est pas surpris, au regard du personnage qu'on a en face, qui s'évertue à faire passer en force une réforme dont personne ne veut. C'est une réforme injustifiée et injustifiable et la faire passer dans la nuit est une attitude inqualifiable.
Gérard Ré, secrétaire général CGT 06
Le syndicaliste regrette que le président "souhaite avoir des organisations syndicales qui ne sont pas là pour exprimer l'opinion des travailleurs, mais pour accompagner les choix du gouvernement qui répond à des injonctions du monde de la finance". Même son de cloche du côté de la CFDT. Flore Mollet, secrétaire générale CFDT Alpes-Maritimes, estime que "c'est un président avec un mépris envers le monde du travail et ce passage en force le montre encore une fois".
On n'est pas des partenaires, on représente les travailleurs !
Gérard Ré, secrétaire général CGT 06
Il était présent à Nice devant le palais de justice vendredi 14 avril à 18 heures pour réagir à la validation de la loi par le Conseil constitutionnel. La CGT a compté 500 personnes à ce rassemblement. "La manifestation est partie du palais pour aller vers la Prom', jusqu'au Negresco", retrace-t-il. Une chose est sûre pour les syndicats : "On ne passera pas à autre chose !"
Si l'intersyndicale parle déjà d'une grosse manifestation pour le 1er mai, Gérard Ré entretient l'espoir d'organiser une mobilisation avant. "Ce qui a été fait, peut être défait. Il faut qu'il retire cette loi !", exige le syndicaliste.
Flore Mollet de la CFDT espère que la deuxième demande de référendum d'initiative partagée sera acceptée. La réponse est attendue le 3 mai.
La colère devient de plus en plus importante chez les manifestants, il faut leur donner la parole.
Flore Mollet, secrétaire générale CFDT 06
"Une certaine crainte du peuple"
Pour Olivier Salerno, militant à la France Insoumise à Nice, "la sagesse aurait voulu qu'il rediscute avec les syndicats, qu'il prenne du recul, c'est ce qu'on attend d'un président de la République". Il poursuit : "Et lui, il passe la loi en pleine nuit, comme d'habitude, de façon brutale et autoritaire. On voit ça comme une certaine crainte de la réaction du peuple".
Alexandra Masson, députée Rassemblement National des Alpes-Maritimes à Menton, voit dans cette promulgation "une privation de la parole du peuple". "Un référendum serait la meilleure solution pour que le peuple accepte ou non cette réforme", déclare-t-elle.
Après la décision du Conseil constitutionnel, le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a réagi de manière plus apaisée dans un communiqué : "Toutes les forces politiques doivent l'accepter et se retrouver dans le respect dû à nos institutions".
L'intersyndicale prévoit de se mobiliser le 1er mai. "En plus de la réforme, on va parler des salaires et des conditions de travail et on va faire ne sorte que les salariés puissent se faire entendre de manière très forte", a souligné Gérard Ré. "S'il faut travailler plus longtemps, on va travail, maislus longtemps mais plus lentement !", menace-t-il.