C'est la Journée de la marmotte, un animal encore chassé dans les Alpes du Sud

Ce vendredi 2 février est la journée de la marmotte. L'occasion de se pencher sur la chasse de cet animal très répandu dans les montagnes, notamment dans les Alpes-Maritimes.

Ce vendredi 2 février, c'est la fête des marmottes ! Et même si ces dernières roupillent au fond de leurs terriers à cette période de l'année - l'hibernation des marmottes a généralement lieu d'octobre à mars - nous nous penchons sur l'évolution de ces petits mammifères dans le département des Alpes-Maritimes. 

Avant cela, rappelons que cette journée symbolique est principalement célébrée en Amérique du Nord. Les Américains et les Canadiens prédisent la météo à l'aune du comportement des marmottes. Chaque 2 février, ils observent les rongeurs pour savoir si l'hiver va être long ou si le printemps sera là en avance, comme le dévoile Le Point.

"C'est donc le matin du 2 février que les marmottes nord-américaines sortent la tête de leur terrier avant de retourner hiberner jusqu'en mars, écrit l'hebdomadaire, s'il y a suffisamment de soleil pour que les bêtes voient leur ombre, cela signifie un hiver encore prolongé de six semaines. Sinon, le printemps sera précoce".

Une espèce protégée mais chassée 

Cette tradition d'outre-Atlantique ne va pas jusque dans les Alpes-Maritimes. En France, la chasse à la marmotte est même autorisée, bien que l'animal soit protégé par l’annexe III de la Convention de Berne, signée en 1979 dans le cadre du Conseil de l'Europe et relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe.

Cette règlementation implique que les prélèvements doivent être renseignés afin de maintenir les populations de marmottes hors de danger. Pour pouvoir les chasser, il est obligatoire depuis 1998 de noter ses prises dans un carnet de prélèvement, au même titre que pour les espèces de petit gibier de montagne (tétras-lyre, perdrix et lièvre).

La période de chasse à la marmotte dure environ un mois. En 2023, il était possible de la chasser entre le 10 septembre et le 15 octobre dans les Alpes-Maritimes. 

Une pratique interdite dans 25 communes où les effectifs sont faibles.

Si un chasseur ne respecte pas ces règles, il s'expose à une contravention de 5ᵉ catégorie et le retrait de son permis de chasse. Au niveau national, une pétition est toujours en ligne pour interdire cette pratique. Elle compte à ce jour plus de 85.000 signatures. 

C'est la fourrure de la marmotte, très appréciée car elle présente de très bonnes qualités isolantes, qui intéresse les tireurs. Les rongeurs servent aussi parfois de cibles d'entrainement. 

La marmotte de moins en moins chassée

La chasse à la marmotte est de moins en moins pratiquée dans les Alpes du sud. En près de 25 ans, le nombre de ces mammifères chassés a été divisé par quatre, passant de 80 en 1998 à 20 en 2022, selon les chiffres publiés sur le site internet de la fédération des chasseurs des Alpes-Maritimes.

D'après elle, il est interdit de chasser plus de deux marmottes par chasseur et par jour de chasse, même si les montagnes maralpines regorgent de ces rongeurs. "La marmotte est bien représentée sur les hautes vallées du Mercantour où localement les populations peuvent se révéler abondantes", indique le Parc national du Mercantour sur son site

Dans les Alpes, on peut la trouver entre 800 et 3.200 mètres d'altitude. "L’étendue de son habitat a été historiquement augmentée par le déboisement et les pratiques pastorales", détaille le Parc du Mercantour. 

L'espèce menacée par le dérèglement climatique 

Toutefois, certaines menaces - autres que la chasse - continuent de peser sur la marmotte. À commencer par les chiens protecteurs des troupeaux d'alpage, qui s'en prennent régulièrement aux cibles "faciles" que sont les marmottes. 

Le tourisme peut également poser problème. En effet, certaines personnes nourrissent les marmottes. Mais les organismes de ces rongeurs sont fragiles et constitués pour ingurgiter une nourriture végétale. Les denrées données par les touristes peuvent donc nuire à leur santé. De plus, les marmottes doivent accumuler des "graisses saines" pour tenir tout l'hiver en hibernant. 

Mais la menace principale pour les marmottes est le dérèglement climatique. Ces mammifères sont fortement dépendants de l’épaisseur de la neige, qui leur garantit une bonne isolation pendant l'hibernation. Plus la neige vient à manquer, plus le sommeil hivernal de ces petits êtres sera perturbé.

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