La police a évacué lundi soir un camp illégal de migrants à Nice, dans le quartier des Arboras. Une trentaine de personnes avec des enfants ont été déposées à Villeneuve-Loubet, en pleine nuit sans solution de relogement selon elles.

Peu après 19 heures, l'intervention commence. Les fonctionnaires de police procèdent à l'évacuation du campement des Arboras, à l'ouest de Nice. Des dizaines de personnes, des familles avec enfants en majorité, doivent quitter les lieux sous la menace de la force.

Vers 23 heures, l'opération se termine. Selon leurs explications, les migrants et les enfants sont laissés sur le bord de la route, devant un hypermarché de Villeneuve-Loubet, à 10 kilomètres de l'ancien campement. 
 

Dispersées dans le département


Suite à cette évacuation, certaines personnes trouvent des solutions de logement mais la majorité se disperse sur les routes. Nous avons rencontré une vingtaine d'entre elles ce mardi. Ces familles syriennes ont choisi un campement provisoire, sur un parking du foyer Adoma des Arboras.
 

"L’intervention a été assez musclée et nous étions tous terrorisés", explique Firas Ibrahim, réfugié syrien.

Selon maître Zia Oloumi, avocat qui s'occupe du dossier de ces réfugiés, deux familles seulement ont refusé de monter dans les véhicules qui devaient les évacuer et ont été logées pour la nuit dans les locaux de la Croix-Rouge. Les autres personnes ont accepté mais n'ont pas compris la situation en l'absence d'interprète.
 


Une petite fille joue au soleil, pieds nus, sur les bris de verre, juste à côté, les adultes semblent désemparés. Parmi eux, Firas Ibrahim. Ce Syrien est passé par le Maroc et l'Espagne avant d'arriver en France. Il est encore marqué par l'évacuation de lundi soir : "l’intervention d’hier a été assez musclée et nous étions tous terrorisés". 
 

"Ils ont enlevé la tente et ils ont vu le bébé, il pleuvait à ce moment en plus", crie un père avec son bébé dans les bras.


Un père avec un bébé de moins d'un an dans les bras nous interpelle : "Ils ont enlevé la tente et ils ont vu le bébé, il pleuvait à ce moment en plus". Aujourd'hui, ces familles ne savent pas où aller et demandent une solution de relogement. 
 

Un campement illégal 


Le tribunal administratif de Nice a ordonné l'évacuation de ce campement de réfugiés syriens et roms. La mairie de Nice avait saisi le préfet pour le concours de la force publique s'ils n'obtempéraient pas comme l'explique ce reportage :
 


Silence de l'Etat


Mardi midi, nous avons contacté la préfecture des Alpes-Maritimes pour en savoir plus sur les conditions de cette évacuation : Y-a-t-il eu des solutions de logement proposées ? Des logements ont-ils été refusés par les migrants ? Les migrants ont-ils vraiment été déposés sur le bord de la route en pleine nuit avec des enfants ?

Pour l'instant nous n'avons pas de réponse à ces questions. De nombreux Syriens évacués par les forces de l'ordre sont demandeurs d'asile compte tenu de la situation politique et surtout de la guerre que connaît leur pays. Ceux qui ont effectué leur demande d'asile auprès de l'Office Français d’Immigration et Intégration (OFII) ont droit à un logement.

Les associations de soutien aux migrants se disent scandalisées. "Je trouve que ça a été le comble ce qu'ils ont fait cette nuit, de les amener pour les laisser à Villeneuve-Loubet. Quand j'ai vu ces gens revenir à pied avec des enfants ça m'a crevé le cœur", explique Teresa Maffeis, militante niçoise soutenant les réfugiés. 

Quatre familles restent, à ce jour,  sans hébergement.
 
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