Il y a 52 ans, le 11 septembre 1968, 95 personnes perdaient la vie au large d'Antibes dans un l'accident d'une caravelle mis sur le compte d'un incendie alors que l'armée effectuait des exercices. Les documents de l'Armée fournis à la justice ne satisfont pas les familles.
"C'est un dossier loin d'être terminé. Manifestement les impulsions de l'Elysée ne sont pas suivies par le ministère des Armées", critique maître Paul Sollacaro, en marge des cérémonies d'hommage organisées à Nice ce jeudi et Ajaccio ce vendredi.
Pour l'avocat des familles des victimes, l'espoir était portant de mise. En début de semaine, le procureur de la République de Nice a annoncé lors d'un entretien que tout serait fait pour que le dossier aboutisse. Pourquoi la caravelle Ajaccio-Nice s'est -elle abîmée au large d'Antibes ? Ce jour-là, 95 personnes, dont 13 enfants et 6 membres d'équipage perdent la vie. Un accident après un incendie dans l'avion, selon la version officielle, un tir de missile accidentel pour l'avocat.
Selon Paul Sollacaro, l'enquête , s'est certes enrichie de documents fournis à la justice par le ministère des Armées mais que l'avocat des familles de victimes
a jugé "très insatisfaisants".
Selon l'AFP, des documents ont été exhumés au ministère des Armées : un premier lot d'une vingtaine de pièces transmis le 9 juillet 2019, puis des documents complémentaires quand les recherches auprès des différents services du ministère ont été achevées en octobre 2019.
Faute de document classifié répondant à la demande du magistrat, le ministère des Armées n'a pas de raison de saisir la Commission (du secret) de la défense nationale", chargée de donner un avis sur l'éventuelle déclassification de documents.
Le ministère des Armées a "ouvert l'accès à toutes les archives disponibles", a assuré l'Elysée dans un récent courrier adressé à Mathieu Paoli, président de
l'association des familles de victimes et qui a perdu ses parents dans la catastrophe.
"Ils donnent le sentiment de collaborer mais c'est très insatisfaisant. Des documents ont été communiqués, mais pas ceux qu'on demande depuis longtemps, comme l'original de la Zonex", la carte des exercices militaires dans la zone, a regretté Paul Sollacaro.
On a quand même l'impression que des documents classifiés existent et sont mis de côté. Les seuls documents communiqués avaient été précédemment refusés aux gendarmes.
Comme en 2014, l'association des familles de victimes demande une plongée sur l’épave de l'avion. A l'époque, cette requête avait été refusée.
Louis Paoli a une nouvelle fois sollicité les services de l’État. Il considère que cette plongée à 2.300 mètres de profondeur.
La présence des réacteurs sur l’épave de la caravelle est cruciale pour Louis Paoli. "S’ils sont absents, cela voudrait dire qu’ils ont été récupérés après le drame et renvoyés à l’arsenal militaire de Toulon, comme la plupart des débris, alors que l’avion était civil. Leur absence validerait le pire", explique t-il.