Christian Estrosi, président LR de la métropole Nice Côte d'Azur a accusé mardi 3 avril le gouvernement de "laisser s'incruster des fichés S dans les lieux de culte", réclamant la fermeture de la mosquée En-Nour à Nice "sous huit jours".
"Vous vous rendez compte que dans notre ville, M. Cazeneuve (alors ministre de l'Intérieur, NDLR) (...) a donné une autorisation d'ouverture pour un lieu de culte qui appartient au ministre des Cultes d'Arabie Saoudite qui prône la charia et au sein du conseil d'administration duquel il y a un fiché S !", s'est indigné M. Estrosi, lors d'un point presse.
Il s'appuyait sur un article de Nice-Matin affirmant que l'un des 25 membres du conseil d'administration est fiché S, une information que la préfecture a refusé de commenter. "Jamais je n'ai entendu parler d'un quelconque fiché S (...), ce serait quelque chose de nouveau", a commenté pour sa part Me Ouassimi Moubarek, l'avocat de la mosquée. Il a rappelé que la liste de ses membres actifs et fondateurs avait été visée en préfecture l'an dernier.
Christian Estrosi a fait du combat contre la mosquée En-Nour, ouverte en juin 2016, un cheval de bataille. Fin janvier, il a transmis un signalement
au parquet réclamant une enquête sur les entreprises intervenues dans la construction de l'établissement. Le parquet de Nice a indiqué lundi avoir
confié à la police une enquête sur ces mouvements financiers.
La mosquée a réagi par une plainte pour incitation à la haine raciale ou religieuse et une plainte en diffamation contre M. Estrosi. "J'aimerais qu'elles soient traitées avec la même célérité" que le signalement de la mairie auprès du parquet concernant le fonctionnement financier de la mosquée, a commenté Me Moubarek.
Nice-Matin fait état également d'une note des services de renseignements de 2016 sur le financement de la mosquée que M. Estrosi a sommé Bernard Cazeneuve de rendre publique. "Il va falloir qu'il s'explique !", a poursuivi M. Estrosi à l'adresse du chef du gouvernement, à propos du dossier de la mosquée, ainsi que du dispositif policier prévu lors de l'attentat de Nice et des pressions de l'Intérieur dont s'est plainte une policière municipale après le drame. Il demande la création d'une commission d'enquête parlementaire.