Les avocats du barreau de Nice se sont engagés dans une grève illimitée le 5 avril dernier pour protester contre le projet de réforme de la justice. Les audiences sont perturbées ce qui a provoqué l'ire du président de la cour d'assises.
"Vous êtes des cheminots en robe noire ! Vous trahissez votre devoir d'avocats ! Vous êtes la honte de la profession!"Au moment de prononcer ces mots, Patrick Véron, président de la cour d'assises des Alpes-Maritimes, est manifestement excédé, rapportent plusieurs témoins à l'AFP.
La cour doit examiner une affaire en appel, qui implique un homme condamné pour viol en première instance.
Mais dans la salle d'audience, Valentin Césari, bâtonnier niçois est présent comme d'autres avocats. Tous demandent le report du procès.
Une grève illimitée lancée le 5 avril dernier
Depuis le 5 avril dernier, de nombreuses audiences sont reportées. Les avocats ont voté le principe d'un mouvement illimité pour protester contre le projet de réforme de la justice, décidé par le gouvernement.
Les projets de réforme de la justice vont, selon les grévistes, rendre illisible l’organisation des juridictions et limiter l’accès à la justice pour les citoyens.
Il revient sur la grève illimitée du bearreau au sujet de la réforme sur le justice.
Les syndicats ont lancé une pétition en ligne, et le conseil national des barreaux, qui réunit l'ensemble des avocats de France, appelle à une journée "justice morte" le 11 avril avec une marche des droits à Paris.
Une grève qui impacte les audiences selon le procureur
Depuis jeudi, une vingtaine d'affaires pénales ont été reportées et beaucoup plus au civil où le renvoi est systématique quand il est demandé depuis l'appel à la grève, selon le parquet.
"C'est quand même particulièrement handicapant", commente le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre, lors de son point presse mensuel.
Il s'exprime sur la grève des avocats.
"Je rappelle que les magistrats n'ont pas le droit de grève et ne peuvent pas d'initiative décider de renvoyer une affaire au titre d'une grève. Ils peuvent manifester, protester et ne s'en privent pas mais ils n'ont pas la possibilité
de ne pas tenir des audiences", a-t-il aussi souligné.