Les avocats du barreau de Nice en grève illimitée. Nouvelle journée justice morte pour s'opposer à la réforme de la justice. Ils ne se rendront plus aux audiences jusqu'à nouvel ordre.
Nous vous annoncions la grève des avocats jeudi dans nos éditions, elle est bien reconduite. Les avocats ne se rendront plus aux audiences jusqu'à nouvel ordre. En cause, la réforme de la justice à laquelle ils s'opposent. Le bâtonnier de l'ordre des avocats du barreau de Nice, Valentin Césari, s'est prêté au jeu du question réponse pour nous expliquer ce mouvement de contestation ►
Quelles principales craintes vous inspire la réforme ?
Ce qui nous inquiète c'est que les contours sont encore flous. Le gouvernement veut légiférer par ordonnance, nous n'aurons aucun contrôle. Globalement ce que l'on constate c'est une privatisation de la justice. Je vous donne un exemple: aujourd'hui c'est le juge aux affaires familiales qui est saisit lorsqu'il y a un contentieux sur une pension alimentaire. Dorénavant, c'est le directeur de la caisse d'allocation familiales qui va décider.
C'est une justice sans juge!
L'objectif de la réforme est-il de faire disparaître l'avocat?
Ce serait exagéré de dire qu'il n'y aura plus d'avocat mais en tout cas, il y a un effacement, c'est un avocat qui n'aura plus les moyens d'une bonne défense. Un exemple, en matière pénale, la visio-conférence va être développé. Ce n'est pas normal de ne pas être dans la salle, face au juge, à distance.
La quasi totalité des avocats sont en grève, une audience peut-elle se tenir sans avocat ?
C'est un rapport de force, l'audience peut se tenir si les magistrats refusent la demande de renvoi. Le tribunal peut ne pas accorder ce renvoi et prend ses responsabilités.
C'est un mouvement qui ne concerne pas que le barreau de Nice ?
Le conseil national des barreaux donne des instructions aux barreaux de régions. Il est l'interlocuteur avec le gouvernement. Il y a d'ailleurs une manifestation prévue le 11 avril à Paris. Pour l'instant il n'y a pas de réelle concertation, nous ne sommes pas vraiment associé à la réforme. Le service public est démantelé et nous ne sommes pas d'accord.
C'est un dialogue de sourd
L'entretien avec Valentin Césari en vidéo ►
