Comités d'entreprise cruciaux à la Provence et Nice-Matin, dont les routes se séparent

Les comités d'entreprise de La Provence mardi et de Nice-Matin mercredi devraient permettre de lever un coin du voile sur l'avenir des deux titres dont les routes se séparent, le quotidien marseillais devenant la propriété exclusive de Bernard Tapie, l'azuréen restant dans le giron de Hersant.

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Rien n'a filtré depuis le communiqué laconique du Groupe Hersant Médias (GHM) qui avait annoncé mardi le projet. "Je ne sais rien de plus que vous", assure le représentant du Syndicat national des journalistes (SNJ, majoritaire) à La Provence, Serge Mercier.
Interrogé, Bernard Tapie a indiqué qu'il réservait la primeur de ses déclarations aux représentants des salariés. Les directions de GHM et de Nice-Matin n'ont pas pu être jointes.
Dans son communiqué, GHM faisait part d'"un projet par lequel les actionnaires familiaux reprendraient 100% du capital de GHM", et donc la totalité de Nice-Matin et des quotidiens des Antilles et de Guyane du groupe. Le Groupe Bernard Tapie (GBT) doit devenir "actionnaire à 100% de La Provence", tandis que Corse-Matin reste détenu à 50/50 par La Provence et Nice-Matin.


De nombreuses questions

Les représentants du personnel attendent les comités d'entreprise extraordinaires de mardi et mercredi, premières étapes du processus d'information-consultation, pour poser les questions qui ont surgi dès l'annonce de la recomposition de leur actionnariat respectif.
Du côté de la Provence, les salariés voudront d'abord savoir si une clause de cession sera bien activée - ce qui semble inévitable pour les organisations syndicales - au vu de ce qui est bel et bien un changement majeur d'actionnaire. "On se le fera confirmer", confie cependant un représentant syndical. Deuxième incertitude, ce plan devra-t-il être validé par le tribunal de commerce ? Ce dernier avait donné il y a sept mois les rênes de ce qui restait de l'empire de presse régionale Hersant à l'alliance Tapie/GHM.
Le projet ne prévoyait pas une telle "découpe", même si cette prise de contrôle n'est, a posteriori, qu'une demi-surprise :

"Tapie l'avait dit quand il est arrivé, qu'il voulait la Provence", rappelle Serge Mercier.

Situation personnelle
Sur la ligne éditoriale, les syndicats tout comme la société des journalistes (SDJ) assurent qu'ils resteront vigilants. "J'imagine mal Bernard Tapie dire que la ligne éditoriale va complètement changer", prédit la présidente de la SDJ Laetitia Sariroglou. Même si aujourd'hui la rédaction n'a pas détecté de "problèmes majeurs", ce sera "une veille de tous les jours", affirme-t-elle.
Lors du CE pourrait être aussi abordée la situation personnelle de l'homme d'affaires, mis en examen dans l'enquête sur l'arbitrage controversé de son litige avec le Crédit lyonnais, et dont les juges ont ordonné la saisie d'une partie des biens. Les parts sociales qu'il détient dans les journaux ont-elles été saisies ? Et quid de sa capacité d'investissement? "C'est un paramètre dont on ne peut pas ne pas tenir compte", estime un syndicaliste. Car c'est principalement sur le sujet des projets d'investissements et éditoriaux qu'est attendu M. Tapie, tout comme la famille Hersant à Nice-Matin, où les salariés retrouveront leur actionnaire antérieur. 

"On connaît et c'est un patron de presse", explique Gérard Pitocchi, délégué syndical CGT et ouvrier du livre à Nice-Matin. "Il y a deux ans on l'a vu à l'occasion d'un conflit, lorsqu'il voulait vendre les murs de l'entreprise, il a su écouter les salariés et faire marche arrière".

"Il faudrait qu'on nous propose un véritable projet rapidement", ajoute-t-il. "Pendant six mois rien n'a été fait. Le CE est un épiphénomène. L'actionnaire doit assumer ses devoirs et ne pas laisser l'entreprise aller dans le mur", renchérit Jean-François Roubaud, délégué SNJ à Nice-Matin.

"On perd de l'argent comme toutes les entreprises de PQR (presse quotidienne régionale, ndlr). Il y a des nécessités d'investissements sur le numérique et les rotatives. On peine à boucler nos budgets", poursuit-il, affichant sa crainte qu'un pourrissement de la situation conduise in fine à un "plan social dur".

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