Les associations de victimes ont regretté des avancées trop mesurées dans leur prise en charge depuis la publication en juillet du rapport de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015, ce mardi devant une mission de suivi de l'assemblée nationale.
"On peut voir le verre à moitié plein, ou à moitié vide. Il y a eu des avancées certaines, mais aussi beaucoup de choses qui n'ont pas été faites", a commenté Georges Salines, le président de l'association "13 novembre : fraternité et vérité", interrogé par l'AFP.
La commission d'enquête parlementaire a rendu le 5 juillet son rapport, qui comportait 40 propositions, dont une demi-douzaine relatives aux victimes et à leur prise en charge.
Créer une administration pérenne de l'aide aux victimes
Si certaines d'entre elles ont été suivies ("organiser une grande campagne nationale d'initiation aux gestes qui sauvent") ou sont en passe de l'être ("créer une administration pérenne de l'aide aux victimes"), d'autres continuent à poser problème.
La proposition numéro 10 ("clarifier les critères qui permettent aux victimes d'être inscrites sur la liste unique des victimes" - LUV) est ainsi le principal écueil auquel ont été confrontées les victimes de l'attentat de Nice, survenu le 14 juillet dernier, soit neuf jours après la publication du rapport.
"A ce sujet, il y a eu une régression", a tempêté Françoise Rudetzki, la présidente de SOS attentats. Alors que la LUV est la seule liste de victimes reconnue par le fonds d'indemnisation, la justice, qui l'établit, n'y a pas inclus un grand nombre de personnes.
"Sur 458 personnes hospitalisées à Nice (des suites des attentats), on n'en retrouve que 80 sur la LUV", s'est étranglée Mme Rudetzki.
Lors des attentats parisiens, tous les blessés physiques avaient été automatiquement placés sur cette liste.
"C'est un énorme recul", a observé Caroline Langlade, de l'association Life for Paris, qui a également relevé des "avancées" à Nice avec
l'ouverture quasi-immédiate d'un "centre d'accueil" pour les victimes et leurs familles.
"Poursuivre le dialogue"
Sur les quarante propositions de la commission, "un certain nombre ont déjà été mises en oeuvre", comme l'armement des forces d'intervention ou l'organisation des secours, "d'autres nécessitent de poursuivre le dialogue" et "d'autres méritent un approfondissement", a déclaré à la presse son rapporteur, le député PS Sébastien Pietrasanta.
Les idées avancent. Tout ne se fait pas du jour au lendemain. C'est un travail qui va se faire sur la durée", a commenté le président de la commission, le député LR Georges Fenech.
- Avec AFP -