"Le bonheur est-il affaire de raison ?" "Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ?" Pendant que les lycéens français planchent sur ces deux sujets, nous avons voulu poser nos propres interrogations philosophiques à la rectrice de l'académie de Nice, Natacha Chicot.
Partout en France, plus de 530 000 lycéens planchent ce mercredi matin sur leur épreuve de philosophie. Dans l'académie de Nice, qui couvre le Var et les Alpes-Maritimes, ils sont 16 400 élèves à philosopher.
Un baccalauréat nouvelle formule qui mise désormais beaucoup sur le contrôle continu (40% de la note). Résultat, une fois les épreuves de spécialités passées en mars, la philosophie et le grand oral organisés en juin paraissent des épreuves moins cruciales qu'auparavant (18% de la note). Et les lycéens ont été nombreux à déserter les salles de classes avant la fin de l'année.
Pour paraphraser un des sujets de philosophie, "le contrôle continu est-il affaire de qualité ?"
C'est la question que nous avons posé à Natacha Chicot, rectrice de l'académie de Nice (Alpes-Maritimes).
- Quel est l’intérêt d’une épreuve philosophique au bac aujourd’hui ?
"L’importance de la philosophie, davantage que l’épreuve, c’est l’enseignement que l’on dispense. Apprendre à philosopher, c’est apprendre à réfléchir. Lorsque l’on voit le débat sur les retraites, par exemple, et son interrogation sur notre rapport au travail - source d’asservissement ou d’émancipation -, la question sur la fin de la vie... ce sont des moments où il est important pour chacun de disposer des clefs, de prendre du recul et de se forger une opinion."
- Avec la réforme, est-ce que le bac est encore une étape importante ?
"Le bac est toujours aussi important qu'avant. Si vous n’avez pas le bac, vous ne pouvez pas accéder à l’enseignement supérieur. Ce qui a changé, c’est l’importance donnée à cette fin d’année où, avant, toutes les épreuves se concentraient. Désormais, on apprécie les capacités des élèves et leurs compétences sur l’ensemble de l’année. Cela désacralise ce qu’il se passait en fin d’année et c'est plutôt une bonne chose car cela pouvait constituer un stress important car tout ce qui s’était passé au cours de l’année (les notes de contrôle continu) n’était pas pris en compte."
- Donc aujourd'hui, ceux qui trichent en cours ont le bac ?
"(Rires) De toute façon, il ne faut pas tricher, que ce soit à l’occasion des épreuves de terminales ou de contrôle continu !"
- Le plus important, aujourd’hui, est-ce que ce n’est pas Parcoursup ?
"Ce sont deux choses différentes. Le bac sanctionne des connaissances qu’on a acquises au lycée et au collège. Parcoursup, c’est la projection sur l’enseignement supérieur. Pour les lycéens, ça se rejoint un peu puisque ça intervient la même année. Mais aujourd’hui, je me réjouis qu’une grande majorité des lycéens qui passe le bac est déjà informée de la formation qu’ils vont pouvoir rejoindre à la rentrée."
- La réforme du bac, c’est une bonne ou une mauvaise chose ?
"C’est une très bonne chose même si on doit encore progresser. On écoute les élèves, les parents d’élèves et on essaie d’apporter des corrections aux endroits où cela est nécessaire."
(Interview de Dominique Poulain France 3 Nice)