Avec le confinement, l'éloignement familial et les cours en ligne, difficile parfois pour les étudiants de poursuivre sereinement leur scolarité. À l'Université Côte d'Azur, le pôle santé redouble d'efforts pour repérer les personnes les plus fragiles et les accompagner.
"C'est dur d'avoir 20 ans en 2020", disait Emmanuel Macron en octobre dernier. Poursuivre et réussir sa scolarité dans un contexte chamboulé par l'épidémie de Covid-19 peut en effet relever du parcours du combattant. Confinés dans de petits espaces, parfois loin de leurs proches, difficile pour les étudiants d'avoir la tête aux études, surtout lorsqu'ils doivent suivre leurs cours en ligne.
L'Université Côte d'Azur accueille cette année 7000 néo-bacheliers. Mais pour que ceux-ci puissent enfin durablement fouler les bancs de la fac, il faudra attendre au moins début février. Cette date reste incertaine : la réouverture des établissements d'enseignement supérieur dépend de l'évolution du virus.
"Nos néo-bacheliers n'auront jamais vraiment connu l'université avant février. Ça peut être une bombe à retardement en termes de réussite scolaire : ces étudiants vont passer leurs examens sans connaître la méthode universitaire", s'inquiète Jeanick Brisswalter, président de l'Université, qui poursuit : "Par ailleurs, le confinement a augmenté la précarité étudiante, mais il altère aussi la santé mentale de tout le monde."
Dans une interview consacrée au média en ligne Brut vendredi, le président de la République a toutefois évoqué la possibilité de rouvrir les universités plus tôt pour assurer des "TD en présentiel" et des "cours en demi-amphi".
Un partenariat entre associations pour repérer les plus fragiles
La santé mentale des étudiants, c'est justement ce qui préoccupe le pôle santé de la faculté. Pour mieux cibler et accompagner les étudiants fragiles, le service multiplie les partenariats avec des associations et des acteurs du campus. Il en a signé un cette semaine avec le bureau d'aide psychologique universitaire (BAPU).Il y a certaines associations qui sont sollicitées en direct par les étudiants, notamment par ceux qui viennent de l'étranger, et ce sont elles qui sont en première ligne. L'idée c'est qu'elles puissent faire du repérage, pour renvoyer les étudiants en difficulté vers les services sociaux, afin qu'ils puissent bénéficier de l'aide que peut leur apporter l'Université.
Le BAPU accompagne chaque année 400 étudiants. Si son directeur Bernard Cohen ne constate pas d'augmentation des demandes de suivi en 2020, il souligne toutefois que les symptômes se sont aggravés.
Repérer les étudiants décrocheurs ou en détresse psychologique passe aussi par une sensibilisation et une formation des personnels de l'Université.Globalement, il y a une perte de motivation : il y a des idées noires qui arrivent, des angoisses, des états dépressifs. Il y a un décrochage qui se met en place du fait de ce dispositif. Être seul devant son écran, c'est particulièrement difficile.
S'ils rencontrent des difficultés, les élèves peuvent aussi se renseigner directement sur le site de la faculté : il est possible de prendre rendez-vous en ligne avec un psychologue ou encore de s'inscrire à des ateliers pour apprendre à gérer son stress.