Crash d'hélicoptère à La Trinité : le pilote sous l'influence de la cocaïne au moment de l'accident

Dans son rapport, publié ce vendredi 24 novembre, le Bureau d'enquêtes et d'analyse explique que la consommation de drogue par le pilote a joué un rôle central dans le crash mortel survenu le 25 novembre 2022 à La Trinité.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le pilote de l'hélicoptère qui s'est crashé il y a un an presque jour pour jour sur les hauteurs de La Trinité, près de Nice, était non seulement un consommateur régulier de cocaïne, mais il en avait également consommé peu de temps avant le crash qui lui a coûté la vie, et celle de son passager.

C'est l'une des conclusions du rapport de 31 pages que publie ce vendredi le Bureau d'enquêtes et d'analyse (BEA).

L'enquête a permis d'établir que le pilote avait entrepris le vol alors qu’il se trouvait sous l’influence de cocaïne et qu’il portait les traces de la consommation récente de CBD, THC et d’alcool.

Rapport du BEA sur le crash de la Trinité

Le rapport décrit en détail les dernières minutes de ce vol tragique, parti de l’aéroport de Lausanne à 11h02, en Suisse, avec pour destination Monaco.

"Après la descente vers Nice, alors qu'il approchait de la côte, le pilote s’est retrouvé confronté à [un] phénomène local de brume de mer, centré sur le col d’Èze situé entre Nice et Monaco. Ce phénomène météorologique, bien que soudain, est connu de la plupart des personnes qui, comme lui, résident dans la région."

"Faculté de raisonnement altérée par la drogue"

Problème : le pilote, âgé de 35 ans et totalisant 2 360 heures de vol, n'est pas "qualifié" pour le vol aux instruments et "peu formé" au vol sans visibilité. Il n'avait volé que 10,2 heures aux instruments, uniquement en 2015 lors de sa formation.

Mais au lieu de contourner cette brume pour rejoindre la principauté toute proche, le pilote "réduit sa vitesse face à ce danger météorologique" mais garde le même cap et entre dans les nuages, où il perd "toutes les références visuelles extérieures".

Une mauvaise décision qui, selon les enquêteurs du BEA, peut s'expliquer par une altération de la "faculté de raisonnement du pilote [...] altérée par la consommation de drogue".

La société Monacair imposait pourtant des dépistages de stupéfiants à ses pilotes. "Le pilote a passé deux visites médicales de prévention à Monaco, l’une en 2017 et l’autre en 2021. Lors de cette dernière, le test urinaire pratiqué pour dépister le cannabis s’est révélé négatif."

En conclusion, les experts du BEA estiment que "son aptitude au pilotage a été altérée par le changement brutal de l’environnement lumineux avec l’apparition de la brume de mer, ainsi que par les effets néfastes des drogues. Dans ce contexte, une fois entré dans la couche nuageuse, avec un jugement altéré par les drogues, il lui était difficile de maintenir les paramètres de vol et d’entreprendre, à basse hauteur et près des reliefs, toute manœuvre de récupération telle que monter à une altitude de sécurité".

La réaction de Monacair

Dans la foulée du rapport du BEA, la société monégasque concernée par ce crash de novembre 2022 a réagi par communiqué de presse. "L'ensemble des salariés et la direction de Monacair condamnent fermement la prise de substances illicites par le pilote que les conclusions révèlent" résume d'abord le texte envoyé à la presse. "Une pratique qui va à l'encontre des valeurs de l'aéronautique et de Monacair".

Piloter est un choix de vie, et est incompatible avec la prise de n'importe quelle substance illicite.

Rémi Bouysset, PDG du groupe Monacair

Communiqué de presse du 24 novembre

La direction de la société monégasque affirme être choquée et en colère. Et de rappeler que la sécurité "est notre priorité N°1".

Le PDG du groupe Monacair, Rémi Boussyet, avoue penser "à la famille du passager, ainsi qu'à celle du pilote". 

Le communiqué de Monacair précise que le pilote de l'hélicoptère qui s'est écrasé en novembre 2022 avait rejoint "un an auparavant la société Monacair, avait été formé lors de son embauche à la prévention sur l'alcool et les stupéfiants, puis avait été soumis à deux tests salivaires, qui ont été mis à la disposition du BEA, qui confirme aujourd'hui leurs résultats négatifs."

Le rapport du BEA souligne que "le pilote a bien effectué une formation au vol sans visibilité ainsi que tous les contrôles imposés par la réglementation."

Monacair confirme qu'elle "continuera de contribuer à l'avancée de l'enquête et s'associera à toute initiative ou réflexion permettant de renforcer encore davantage la sécurité des vols et des passagers." Et de conclure en renouvelant son "profond soutien à l'égard des familles" des deux victimes de l'accident.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information