Il est expert informatique et à la tête du premier groupe de lutte contre la cybercriminalité de la police judiciaire à Nice. Et c'est un véritable cri d'alarme que lance Pierre Penalba. Les criminels du Net ont profité de cette période d'épidémie pour récupérer vos données.
Tout usager d'internet est concerné et les chiffres font peur : 978 millions de personnes dans le monde subissent une cyber attaque chaque année. La France n'est pas épargnée. Chaque année dans le pays, 26 millions de personnes en sont victimes.
Pierre Penalba en sait quelque chose : il est commandant de police à Nice, et chef du "groupe cyber crimes" créé en 2008 au sein de la police judiciaire.
Des attaques liées au contexte d'épidémie
Le attaques sont permanentes, essentiellement par fishing. Sur la messagerie, un particulier reçoit un mail provenant d'un site a priori de confiance avec une pièce jointe à ouvrir.
Actuellement il peut s'agir d'un faux remboursement, d'un abonnement, ou actuellement d'une information avec un questionnaire lié à l'épidémie, les escrocs jouent actuellement sur la peur. Un clic et l'ordinateur est infecté.
La période est propice, un faux mail pour les parents, une fausse mise aux normes sanitaires pour les entreprises, des fausses cagnottes en ligne, tout est bon, hélas !
Le contenu de l'ordinateur en un clic
Les données personnelles peuvent être récupérées, de gros fichiers, des vidéos, des coordonnées bancaires. Ce vol peut s'assortir d'une demande de rançon, de plusieurs milliers d'euros. Les entreprises ne sont pas épargnées, les pharmacies non plus...
Pierre Penalba précise que toutes les tablettes, et tous les ordinateurs sont concernés, y compris les Mac sur lesquels il prconise un antivirus.
Méfiance systématique
Ce flic 2.0 appelle les internautes à une extrême vigilance.
Il faut se montrer aussi prudent avec un mail qu'avec un inconnu qu'on rencontrerait dans la rue
Son conseil : vérifier la structure de l'adresse ( .fr, ou encore .com) et ne jamais cliquer sur le lien ou la pièce jointe.
Il explique qu'il faut taper l'adresse dans une autre page qui permettra de vérifier sa véracité. On évite ainsi d'être redirigé vers un site à son insu.
Et il est encore plus radical : pour lui, il ne faut pas ouvrir un mail de quelqu'un qu'on ne connaît pas, les liens liés au coronavirus relèvent dans la plupart des cas d'une attaque massive.
Une cellule dans les Alpes-Maritimes, et des plaintes centralisées à Paris
Le groupe que Pierre Penalba dirige à Nice traque les criminels dans le monde entier, mais c'est en ligne qu'il faut faire un signalement.
Vous êtes tombé dans le piège ?
Deux sites sont à votre disposition : internet-signalement.gouv.fr (ministère de l'Intérieur) ou cybermalveillance.gouv.fr.
La gendarmerie aussi mobilisée
A Sophia-Antipolis, la brigade numérique du pôle "intelligence économique" de la gendarmerie prodigue des conseils pour les entreprises : le 04.92.38.46.63 ( du lundi au vendredi de 8h à12h et de 14h à 18h). Il y a aussi un mail : covid19-conseils-entreprises-06@gendarmerie.interieur.gouv.fr
Un livre pour tout comprendre
Pierre Penalba a écrit un livre "Cyber crimes" publié chez Albin Michel. Il était l'invité de France Bleu Azur le 20 janvier dernier. Voici ses conseils.
> L’Agence Monégasque de Sécurité Numérique reste elle aussi active pendant le confinement :
Pour se renseigner : soc-mc@gouv.mc / Tél : 98 98 93 93.
Rappel de la préfecture des Alpes-Maritimes
► Il n’existe pas à ce jour de manière scientifiquement éprouvée de vaccin, d’aliments, de purificateurs d’air, de lampes, de compléments alimentaires ni autres huiles essentielles qui protègent ni ne permettent de guérir du Coronavirus.►Les dépistages sont uniquement effectués par les autorités sanitaireset l'État ne propose pas de kit de dépistage directement aux citoyens.
►Des sites frauduleux tentent de vendre des médicaments alléguant une efficacité contre le virus ou des médicaments destinés au traitement d’autres maladies (VIH, paludisme) qui font l’objet de recherches. La vente de ces derniers n’est possible que sur prescription médicale et en pharmacie, acheter en ligne n'est pas légal.
►Les attestations de déplacement sont faites soit sur l'honneur, soit par l'employeur. Elles sont gratuites.
►La décontamination des logements privés n’est pas prévue à ce jour par les services de l’État. Les démarcheurs prétextant une décontamination obligatoire mentent.