Il y a 22 ans, le 17 novembre 1998, Jacques Médecin mourait en exil à Punta del Este en Uruguay. Nous consacrerons une série à la figure controversée de celui qui fut maire de Nice pendant près d'un quart de siècle. Premier épisode : la dynastie Médecin et le lien tissé avec les Niçois.
"Un gosse du pays", "un grand Monsieur", "notre maire qui nous manque".Le 21 novembre 1998, sur le parvis de la cathédrale Sainte Réparate, les Niçois rendent un dernier hommage à celui qui fut leur maire pendant 24 ans : Jacques Médecin.
Il est avant tout l'héritier d'un fief et d'un nom. Son père, Jean Médecin, devient maire de Nice en 1928. A sa mort, Jacques Médecin reprend les rênes de la ville en février 1966, il est alors âgé de 37 ans.
Yvan Gastaud, historien :
Il va reprendre à sa manière un certain nombre de combats de son père : embellir et moderniser la ville, essayer de l'ouvrir au tourisme, tout en conservant ce particularisme niçois.
Beau parleur, Jacques Médecin sait user de son charme avec ses administrés. Il jongle entre différents personnages : le seigneur féodal qui mène sa ville d'une main de fer, Jacques le flamboyant avec ses costumes voyants et ses longs cigares, puis l'enfant du pays, proche du peuple.
Rudy Salles, adjoint au maire de Nice, en témoigne en 2018:
Vous le lâchiez sur le cours Saleya et pendant deux ou trois heures, vous ne pouviez pas le récupérer. Il avait une façon très affectueuse d'appréhender les gens. Et en même temps, c'était quelqu'un de très autoritaire, qui menait son équipe à la baguette.
Mais la légende dorée de Jacques Médecin s'achèvera en roman noir.
En 1977, bousculé par le candidat de l'Union de la gauche, Charles Caressa, le maire arrache sa réélection avec moins de 1000 voix d'avance. Jacques Médecin pense avoir échappé au pire, mais il se trompe.
Le prochain épisode de la série explore deux aspects contrastés de son action à la mairie de Nice : Jacques Médecin a fait de Nice une métropole moderne, mais il est aussi l'architecte du "systême" Médecin, entre clientélisme et affairisme.