L'Union française des associations tsiganes (Ufat) annonce des poursuites en justice contre le maire de Nice, Christian Estrosi, qu'elle
accuse de "provocation à la haine raciale" pour ses propos en juillet contre les gens du voyage.
Interrogé le 7 juillet sur l'occupation illégale de terrains par tziganes dans sa ville, le député-maire UMP avait promis de les "mater", taxant de "délinquants" ceux qui s'installaient sur des terrains non aménagés et proposant de fournir à tous les maires de France son "mode d'emploi" pour les combattre.
L'Ufat précise dans un communiqué avoir engagé des poursuites avec son avocat Me William Bourdon contre M. Estrosi qui "sera donc cité à comparaître devant la 17e Chambre du Tribunal correctionnel de Paris".
"L'appel à la révolte de Christian Estrosi (...) est en effet un véritable appel à la haine", estime l'Ufat, qui dénonce une "surenchère" dans les propos de plusieurs hommes politiques sur les Roms cet été.
Le président d'honneur du Front national Jean-Marie Le Pen, venu présenter le 4 juillet à Nice la candidate nouvellement investie par son parti pour les municipales de 2014, avait qualifié la présence de Roms dans la ville d'"urticante" et "odorante".
Fin juillet, le député-maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, avait démissionné de l'UDI, prenant les devants sur l'exclusion que la direction du parti s'apprêtait à prononcer à son encontre après qu'il eut déclaré, selon le Courrier de l'Ouest, au sujet des gitans, qu'"Hitler n'en a(vait) peut-être pas tué assez".
"Il est temps de mettre fin aux appels à la haine et aux discriminations, agressions et violences qu'ils entraînent contre les gens du voyage et les Roms étrangers, victimes des mêmes représentations stigmatisantes et des mêmes stéréotypes éculés", affirme l'Ufat.
"Ces appels à la haine, surtout s'ils émanent d'élus de la République, doivent être justement condamnés car la République ne tolère pas la haine et car ses représentants doivent être exemplaires en faisant respecter la loi, et non en poussant à sa transgression", poursuit l'organisation.