Trois mois après les intempéries qui ont frappé l'est de Nice, à Drap, des habitants se battent toujours pour être indemnisés. Un collectif d'une 30 aine de personnes dénonce un arrêté de la préfecture, il les empêcherait d'être correctement pris en charge par leurs assurances.
Il y a encore quelques mois, Willy et Amélie Védrine disposaient d'une allée Verdoyante à l'entrée de leur maison. Mais le 23 novembre dernier, de fortes intempéries frappent leur propriété et provoque un sévère glissement de terrain. La famille était absente ce jour-là.
À son retour, elle ne peut que constater les dégâts à l'entrée. L'accès à la maison est devenu impossible. En urgence, le couple entame des travaux qu'elle est contrainte de payer de sa poche, pour rentrer chez eux.
L'assurance nous a répondu : on ne peut pas vous aider car ça n'a pas touché la maison. Vous n'êtes pas assurés. En tout, ils nous ont débloqué 500 euros.
explique Willy Védrine, le propriétaire de la maison. Trois mois après ces intempéries, l'accès à la propriété n'est toujours pas sécurisé. "On a mis des bâches de fortune, mais ça peut tomber d'un jour à l'autre".
Aujourd'hui, la famille se retrouve sans solution. Elle a déjà pris en charge le déblaiement. Construire un mur coûte trop cher. La famille vit donc dans le stress quotidien d'un nouvel effondrement. Le couple est parent un garçon en bas âge et attend un deuxième enfant.
Nous sommes vraiment en colère. C'est pas possible de se retrouver dans cette situation, sans aide. Au niveau des assurances, personne n'est venu pour constater sur place, tout se fait au téléphone. On ne sait pas comment leur faire comprendre la situation dans laquelle nous sommes.
Désemparé face à cette solitude, le couple a aujourd'hui l'espoir que les choses bougent grâce au collectif.
L'union fait la force
Ces problèmes touchent plusieurs foyers à Drap ces derniers mois. Alors comme une trentaine d'autres personnes, la famille a choisi de rejoindre un collectif local. Car les démarches administratives sont très lourdes. Dans l'arrêté de la préfecture, on parle d'inondations, de coulée de boue. Mais jamais d'un glissement de terrain. C'est pourquoi les familles ne sont pas couvertes par leurs assurances.
Patrick Suaut, habitant de Drap et fondateur du collectif d'aide aux victimes, précise la manière dont le collectif compte s'y prendre pour faire avancer les choses :
Robert Nardelli, le maire de Drap, soutient ses constituants dans leur combat et appelle la préfecture à modifier son arrêté :On va étayer le travail des cabinets de géologie qui vont venir faire des mesures pour pouvoir, sur la commune de Drap, griser toutes les parcelles qui ont bougé. Et on espère à tout prix avoir la reconnaissance : catastrophe naturelle et glissement de terrain.
J'ai eu vendredi soir une réponse du sous-préfet de montagne. Il m'a précisé que le dossier était à l'étude et qu'il serait présenté, incessamment sous peu, en commission.
En attendant la décision de la préfecture, le collectif a alerté les médias, rédigé une pétition et engagé un avocat et espère la nomination d'un expert judiciaire pour évaluer les dégâts.