Ce lundi 20 septembre Emmanuel Macron a solennellement "demandé pardon" aux harkis. Parallèlement, une exposition intitulée « Parcours de harkis et de leurs familles » a été inaugurée à Nice.
Le Président de la république a reçu ce lundi 20 septembre les représentants des harkis qui étaient aux côtés de la France au moment de la guerre d’Algérie. Emmanuel Macron a formellement présenté ses excuses à près de 300 représentants d’association à l’Elysée.
Au nom de la France, je dis aux harkis et à leurs enfants à voix haute et solennelle que la République a alors contractée à leur égard une dette. Aux combattants, je veux dire notre reconnaissance, nous n’oublierons pas.
Une communauté dont les anciens étaient algériens et avaient soutenu la France au moment de la guerre d’Algérie. En 1962, ils ont dû quitter leur pays d’origine. Arrivés en France, les harkis avaient été parqués dans des camps dans des conditions indécentes.
Jeanne Etthari, Présidente de l'association MUDRA (Mémoire Unité Dignité des Rapatriés d'Algérie) était à l’Elysée lundi 20 septembre et a assisté au discours d’Emmanuel Macron.
Nous avons été bouleversés par ce grand pardon, d’ailleurs nous nous sommes tous levés pour applaudir le Président. C’est un pardon historique que nous attendons depuis bientôt 60 ans Monsieur Macron a dit à l’Algérie « non pas d’excuse ni de repentance pour l’Algérie mais oui, le pardon pour les harkis ».
Elle a posé symboliquement sur le péron de l'Elysée :
"On s'est inscrit dans l'histoire de France à l'encre de sang, Youssef"
Beaucoup étaient dans les Alpes-Maritimes et le Var. Comme cette famille dont la mère a eu 9 enfants. Elle raconte son exil.
Nous, le jour où on est venu, on ne savait pas où on allait. On est venu avec le bateau et les enfants sous les bras et c’est ainsi que l’un d’entre eux est né.
Son mari, Larbi est l'un des 200.000 à avoir combattu le Front de Libération National, le FLN aux côtés de l'armée française. 60 ans après, son fils, Youssef se bat toujours pour réhabiliter la mémoire des anciens.
On s'est inscrit dans l'histoire de France à l'encre de sang. 150.000 morts sur l’autel de la République. Comment voulez-vous qu'on oublie le mot harki ?
Une exposition en hommage à leur mémoire à Nice
Depuis ce mardi 21 septembre, une exposition intitulée « Parcours de harkis et de leurs familles » est à découvrir au Centre Universitaire Méditerranéen -CUM à Nice.
Elle retrace toute l’histoire de cette communauté à travers 15 panneaux, tous mis à disposition par l’office nationale des anciens combattants.
C’est en collaboration avec la ville de Nice que Jeanne Etthari a imaginé cette exposition. Voilà des mois qu’elle travaillait dessus sans savoir que qu’Emmanuel Macron s’exprimerait avant l’inauguration. Elle a souhaité y associer le monde éducatif en faisant venir des élèves du lycée Sasserno de Nice et des étudiants de la faculté d’histoire.
On veut vivre comme les Français. Dans ces camps, nos parents devaient payer 5 francs pour des baraques remplies de cafards, d’eau et d’amiante, où le enfants étaient totalement déscolarisés...
Cette exposition retrace plusieurs chapitres de la vie de ces harkis.
L’engagement des soldats d’Algérie, le déchirement des harkis lorsqu’ils sont obligés de quitter leur pays en 1962, leur arrivée en France, la découverte de ces camps de transit dont l’un d’entre eux était à l’Escarène près de Nie et les premières revendications en 1972.
D'ici la fin de l'année, nous porterons un projet de loi pour la reconnaissance et la réparation à l'égard des harkis. Je m'y engage.
Les excuses d'Emmanuel Macron ne leur suffisent pas, car beaucoup de familles attendent que des moyens soient dégagés pour qu'ils puissent continuer à travailler dans de bonnes conditions et que les retraités touchent une retraite décente.
L'exposition est à découvrir jusqu'au mercredi 22 septembre.