Emmanuel Macron veut avancer sur son projet de fusion des métropoles avec les départements. Il a reçu lundi cinq présidents de métropole à l'Elysée. Le maire de Nice et patron de la Métropole Nice Côte d'Azur était de la partie.
Ce lundi à Paris, ils étaient cinq. Des présidents de métropoles de 500.000 habitants : Christian Estrosi (Nice), Alain Juppé (Bordeaux), Jean-Luc Moudenc (Toulouse), Johanna Rolland (Nantes) et Damien Castelain (Lille).
A l'ordre du jour de cette réunion avec le président de la République Emmanuel Macron, le projet de fusion de ces grandes agglomérations avec leur département. Deux grands absents : les patrons des métropoles de Paris, Lyon et Marseille car ce dispositif de fusion est en cours. La maire, la socialiste Martine Aubry, n'était pas présente à l'Elysée.
Un projet de campagne du candidat Macron
Dans ces territoires, comme il l'avait dit pendant sa campagne, Emmanuel Macron souhaite fusionner les instances départementales et communales, en s'inspirant de l'exemple du Grand Lyon où le rapprochement a été décidé en 2014.
Un consensus s'est dégagé sur un schéma-cible de département-métropole, qu'il faut encore affiner
a assuré l'Elysée à l'issue de cette rencontre. L'objectif d'Emmanuel Macron est de mieux coordonner les politiques publiques en évitant les doublons et en réunissant les compétences éclatées entre département et ville, comme pour la gestion de la mobilité, la politique de la ville, encore la politique sociale. Hors du territoire de la métropole demeurerait un département résiduel.
L'idée est que le président du département-métropole soit élu au suffrage universel direct, en même temps que le maire. En raison de la règle du non-cumul des mandats, ce ne pourrait pas être la même personne, précise l'Elysée. Pour ce projet, Emmanuel Macron veut obtenir l'adhésion des maires des territoires concernés ainsi que du Sénat, puisque qu'il faudra une loi pour acter cette réforme.
L'Elysée veut un concensus
Le gouvernement n'engagera cette réforme qu'avec la volonté explicite des élus d'y aller
a assuré l'Elysée, qui espère boucler le dossier dans les prochains mois, afin qu'une loi soit votée avant les élections municipales. En ce cas, l'élection au suffrage universel direct du président de la métropole n'interviendrait qu'en 2026.
Ce projet inquiète les conseils généraux des départements concernés qui n'étaient pas invités à l'Elysée, au grand dam du député de la première circonscription des Alpes-Maritimes Eric Ciotti.
On ne négocie pas une réforme territoriale en choisissant les élus selon leur proximité politique. Dans les Alpes-Maritimes seul @cestrosi est convié à l'Elysée, pas les autres élus des Alpes-Maritimes. Cette méthode n’est pas acceptable. #Les4V pic.twitter.com/7Yk6MPNE45
— Eric Ciotti (@ECiotti) 1 octobre 2018
Les présidents des conseils départementaux craignent que les métropoles règnent en maîtres sur les parties dynamiques du territoire et ne laissent aux conseils généraux que les zones périurbaines ou rurales.
Georges Meric (Haute-Garonne), Jean-Luc Gleyze (Gironde), Philippe Grosvalet (Loire-Atlantique), Jean-René Lecerf (Nord) et Charles Ange Ginesy (Alpes-Maritimes), ont écrit le 10 septembre au président de la République pour s'en inquiéter.
Lettre des présidents de conseils généraux à Emmanuel Macron
"La perspective d'une réforme des métropoles calée sur le seul modèle lyonnais, au détriment des départements dans leurs compétences et périmètres actuels, nous paraît contenir le risque irrévocable d'accentuer davantage les fractures territoriales qui affaiblissent notre pays, fragilisent le tissu social et alimentent la montée des extrêmes", ont-ils écrit.