En cette journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école, on fait le point sur les mesures concrètes mises en place sur le terrain dans l'Académie de Nice, qui englobe les Alpes-Maritimes et le Var.
En 2021, le gouvernement annonçait un plan de lutte contre le harcèlement, le programme Phare. Le but : détecter une situation de harcèlement mais aussi savoir à qui en parler et comment. Et surtout, de sensibiliser les élèves pour qu'ils n'aient pas peur de parler.
Dans cette optique, l'académie de Nice a mis en place un référent sur cette problématique de plus en plus prégnante du harcèlement scolaire. À Nice, il s'agit de Hafid Adnani. Invité ce midi dans le JT de France 3 Côte d'Azur, il est revenu sur le déploiement de ce programme.
Comment se passe le déploiement du programme Phare dans l'académie de Nice ?
Hafid Adnani : Le déploiement de ce programme n'est pas terminé. Nous continuons à le développer progressivement dans tous les territoires de l'académie de Nice. Nous avons encore du travail, mais on est déjà à 100 % des écoles, collèges et lycéens inscrits à ce programme.
Y a-t-il eu des changements depuis le lancement de ce programme ?
Il y a une culture de l'éthique et de l'attention qui s'est développée progressivement grâce à ce programme. Il y a aussi désormais des personnels qui sont formés spécifiquement pour répondre à ces problèmes. C'est une formation académique locale, assez lourde, qui leur permet d'être armés pour pouvoir intervenir dans ces situations complexes de harcèlement en milieu scolaire. C'est un changement absolument fondamental.
Que faire si mon enfant est harcelé à l'école ?
Il faut évidemment en parler rapidement à la direction de l'école, et notamment aux personnes "ressources" dont je parlais précédemment. Elles vont assez rapidement établir un diagnostic de la situation, puis proposer une intervention. Il y a un protocole dans tous les établissements scolaires. Et les résultats sont souvent extrêmement positifs. Sans oublier le numéro vert spécial
En quoi consiste ce protocole ?
La philosophie, c'est d'abord la reconnaissance, puis la réparation. Il faut d'abord que nous reconnaissions la souffrance des élèves, mais aussi de leurs parents. Surtout, ne pas minimiser les dégâts que le harcèlement peut engendrer, on a vu les terribles drames que cela peut créer. Le but est que les élèves qui sont à l'origine des brimades ou des intimidations prennent conscience de la gravité de leurs actes.
Ensuite, il y a la réparation. Il peut s'agir d'une sanction éducative, au sein de l'établissement scolaire, et si on est dans un degré de gravité important, par une sanction judiciaire par l’intermédiaire de poursuites.
Les cas de harcèlement scolaires sont-ils de plus en plus nombreux ?
Nous ne donnons pas de chiffres par académie. Par contre, je peux vous dire que le nombre de signalement a doublé en seulement 3 ans. Cela ne veut pas forcément dire qu'il y a plus de cas qu'avant (même si cela est évidemment possible), mais cela signifie certainement qu'il y a une grande libération de la parole. C'est aussi grâce à la culture du signalement, devenu obligatoire, qu'on a installé. Ce n'était pas le cas avant.
Quelles sont les nouveautés pour cette année 2024 ?
Actuellement, nous allons former nos premiers "parents ambassadeurs" sur le harcèlement dans l’académie de Nice. C'est une expérimentation qui est lancée en cette mi-novembre. Une fois formés, ils pourront travailler avec nous pour sensibiliser d'autres parents. Par leur connaissance des enfants, ils pourront aussi être des interlocuteurs précieux pour apaiser les tensions.
PRATIQUE
En cas de harcèlement, il est possible de composer le 3018. Il s'agit d'un numéro gratuit, anonyme et confidentiel disponible 7j/7, de 9h00 à 23h00.
Cette année, le ministère de l'Éducation nationale a diffusé un clip VIDÉO, spécialement dédié à la lutte contre le harcèlement scolaire. À voir ici :
Adresse mail du pôle de lutte contre le harcèlement en milieu scolaire de l’académie de Nice : harcelement@ac-nice.fr