En cette Journée nationale de la lutte contre le harcèlement à l'École ce jeudi 7 novembre, le théâtre Liberté de Toulon a rediffusé des courts-métrages réalisés par des jeunes de 13 à 18 ans autour de ce fléau. L’occasion de célébrer les 10 ans de ce projet, encadré chaque année par des réalisateurs professionnels.
C’est une projection pas comme les autres qui s’est déroulée lundi 4 novembre, au théâtre Liberté de Toulon, devant près de 500 personnes. En amont de la Journée nationale de la lutte contre le harcèlement à l’école ce jeudi, la Scène nationale proposait de découvrir, ou de redécouvrir, quelques-uns des courts-métrages réalisés dans le cadre du projet “Courts-métrages en liberté”.
Depuis 10 ans maintenant, cette action dite de sensibilisation citoyenne permet à des collégiens et lycéens de l'agglomération toulonnaise, ainsi qu’à des jeunes suivis par la Protection Judiciaire de la Jeunesse notamment, de créer des courts-métrages sur des sujets de société, de l’écriture à la réalisation, en passant par le jeu d’acteur. Le tout, en étant encadrés par une équipe de réalisateurs professionnels.
Le harcèlement, fil rouge malgré lui
Selon le Théâtre Liberté, cette action née en 2013 a un triple objectif : “sensibiliser directement les participants via des ateliers de pratique artistique ; sensibiliser un public plus large (les jeunes, les familles, les professionnels) ; fournir des outils de sensibilisation et promouvoir des pratiques innovantes en matière d’éducation à la citoyenneté auprès des professionnels de l’Éducation et de la Justice.” Mais au fil des projets et des différentes saisons, le thème du harcèlement s’est imposé de manière naturelle, revenant régulièrement au centre des discussions.
Rien d’étonnant pour Karine Guerfi, éducatrice à la Protection Judiciaire de la Jeunesse, qui participe au projet : “Ce qu’on a pu constater, c’est que tous les jeunes qu’on prend en charge, qu’ils aient un parcours judiciaire ou non, ont déjà tous été victimes de rejet, de discriminations, de stigmatisation. Certains ont pu témoigner qu’à l’entrée du collège, ils ont pu être eux-mêmes auteurs de violences.”
L’enquête harcèlement, commandée par le ministère de l’Éducation Nationale fin 2023, confirmait qu'en moyenne, plus d'un élève par classe est concerné par cette situation, devenue un véritable fléau dans les établissements scolaires.
Les courts-métrages bientôt diffusés dans toutes les salles de cours ?
Malgré l'importance capitale de la question du harcèlement et le succès de “Courts-métrages en liberté”, cette projection marquait la fin de cette action, après 10 saisons. Le théâtre Liberté souhaite en effet proposer d'autres projets participatifs aux Toulonnais, "comme un spectacle de funambule, qui aura lieu du 23 novembre au 8 décembre", explique Marion Bardet-Massin, directrice des relations avec le public.
La salle de spectacle ne souhaite pour autant pas abandonner la thématique du harcèlement. Au contraire, elle affirme être en train de travailler avec l'Éducation Nationale pour que les multiples courts-métrages réalisés puissent être diffusés dans des salles de classe, partout en France.
Une idée née suite au succès des projections comme celle de ce lundi : "on constate à quel point le fait que ça soit écrit par des jeunes, ça parle vraiment davantage au public concerné", explique le théâtre. Preuve en est, les séances de questions-réponses se font naturellement d'élève à élève, plutôt qu'avec les adultes.