Le pôle académique de lutte contre le harcèlement scolaire a été officiellement inauguré ce lundi 18 mars, à Nice. Inspecteurs académiques, enseignants et directeurs d'écoles y sont détachés à temps plein pour tenter d'enrayer ce fléau déclaré priorité absolue par l'éducation nationale.
En ce début 2024, l'Éducation nationale a fait de la lutte contre le harcèlement scolaire sa priorité absolue.
Nice est désormais dotée d'un lieu dédié à ce combat. Une première en France. Inauguré ce 18 mars, le Pôle de lutte contre le harcèlement scolaire se veut un lieu de ressources pour la prévention et la résolution de conflits au sein du rectorat.
Heureux de cette matinée d'inauguration du pôle académique de lutte contre le harcèlement scolaire et fier d'avoir la responsabilité du pilotage de ce pôle. Merci à Mme la rectrice, à toute l'équipe, à nos partenaires, et à @Marion13_4ever pour son accompagnement sans faille ! https://t.co/n3SJC6HURD
— Hafid ADNANI (@AdnaniHafid) March 18, 2024
Une dizaine de personnes : inspecteurs académiques, enseignants et directeurs d'établissements seront dorénavant détachés à plein temps dans la structure. L'objectif est de traiter et de combattre le phénomène de harcèlement scolaire en accélérant la formation et en intervenant dans les cas les plus compliqués.
Tous les aspects nécessaires à la lutte contre le harcèlement scolaire seront ainsi centralisés dans un lieu unique : la prévention, le traitement, les formations, la sensibilisation et le travail sur les partenariats.
Natacha Chicot, la rectrice à l'origine du projet, a rappelé les moyens déjà mis en place dans l'académie de Nice :
- 1300 personnes formées dans les établissements
- 100 formateurs académiques
- 200 élèves ambassadeurs
Éviter des drames
Nora Tirane, maman de la petite Marion qui s'était suicidée en 2013 suite à un harcèlement scolaire, était aussi présente lors de cette inauguration. Elle a fait de la perte de sa fille un combat, et lui a dédié un livre, Marion, 13 ans pour l'éternité.
À l'époque, personne n'avait su voir. "On n'a pas su entendre les parents de Marion. On a été incapables d'arrêter le harcèlement. Et on a une petite fille de 13 ans qui s'est suicidée" admet Natacha Chicot, directrice de l'académie de Nice.
La maman de Marion, salut la création du pôle.
Est-ce qu’une structure peut sauver des vies ? Oui, j'y crois. Parce qu’à partir du moment où on recueille la parole et qu’on l’accompagne, on peut éviter des drames.
Nora Tirane, maman de la petite Marion
« Quand on y va, c'est qu’on ne va pas bien et qu’on veut ressortir en bonne santé. Donc oui, cette structure, elle peut surtout aider des familles, des enfants, des équipes à se dire qu’on peut s’en sortir et que ce n’est pas une fatalité » poursuit la maman.
Des signalements en hausse
En trois ans, les signalements ont doublé dans l'académie de Nice. D'abord parce que le problème est mieux identifié, que la parole se libère et qu'il y a "une culture du signalement " d'après Hafid Adnani, Délégué académique à la lutte contre le harcèlement scolaire à Nice.
"Nous sommes très contents d’avoir ce pôle que j’ai l’honneur de diriger pour madame la rectrice, pour avoir les moyens de travailler dans notre quotidien sur ces questions, et avec une feuille de route donnée par madame la rectrice, avec une ambition extrêmement forte dans tous les domaines."
Le délégué académique met l'accent sur la prévention face à ce fléau. Auprès de tous les acteurs : enseignants, parents, élèves. Afin d'éviter le pire.
Pour tout signalement, une plateforme unique est disponible : le 3018, numéro gratuit et application mobile.
En février, une étude nationale révélait qu'un élève par classe est victime de harcèlement scolaire.
Se faire aider
Pour prévenir et lutter contre le harcèlement, et pour permettre aux élèves de s'exprimer, un numéro national est disponible le 3018, c'est un numéro gratuit, anonyme et confidentiel, disponible 7j/7, de 9h à 23h.
Un site national d'information conseille jeunes et familles.