Ce vendredi, Eric Ciotti a partagé sur ses réseaux sociaux une lettre adressée à Christian Estrosi dans laquelle il critique sa gestion de la métropole. Le maire de Nice s'est empressé de lui répondre.
Ce vendredi 23 décembre, Eric Ciotti a offert avec un peu d'avance son cadeau de Noël à son meilleur ennemi, Christian Estrosi. Sur Twitter, le chef des Républicains a publié un courrier attaquant frontalement le maire de Nice sur sa gestion de la métropole. Et les reproches de son ancien premier adjoint sont nombreux.
"Faire des économies sur le train de vie de la municipalité et de la Métropole”
Dès les premières lignes, le député des Alpes-Maritimes évoque l’augmentation du prix des transports Ligne d’Azur annoncée début décembre. Pour rappel, dès juillet prochain le ticket unitaire de 1 euro 50 atteindra 1 euro 70 et le coût des abonnements grimpera de 10 %, passant de 326 euros à 360 euros. Une hausse qui s’ajoute la fin de la gratuité des transports les week-ends pour les étudiants récemment dévoilée par la mairie. Autant de changements qui ont fait grincer des dents certains niçois, déjà accablés par l’inflation mais qui devraient permettre à la régie niçoise d’économiser 25 millions d’euros.
Pour Eric Ciotti, "ces augmentations visent en réalité à tenter, dans une forme d’affolement, d’éviter la mise sous tutelle de la Métropole dont la situation financière se situe en zone d’alerte", écrasée d’après lui par une dette de 2,5 milliards d’euros de dettes. Il a donc appelé Christian Estrosi à renoncer à ces augmentations et suggère de s’attaquer à d’autres dépenses pour renflouer les caisses de la Métropole.
"Je vous invite, enfin, à faire des économies sur le train de vie de la municipalité et de la Métropole”, enchaîne le député, suggérant d’opter plutôt pour "la suppression du véhicule de fonction avec chauffeur et gyrophare à Paris", ou encore de réduire les "dépenses dans les restaurants de luxe" et autres "voyages dont l’utilité reste à démontrer".
Christian Estrosi préfère le tutoiement
Des coups de griffes qui ont valu une réponse de Christian Estrosi. "Cher @Eciotti, on se connaît suffisamment pour que je n’utilise pas la même solennité que la tienne pour répondre à cet énième courrier. Avec moi, nul besoin de postures excessives", écrit le maire dans le tweet qui accompagne sa réponse.
Le maire rappelle qu’en 2012 Eric Ciotti, alors à la tête du Conseil départemental des Alpes-Maritimes, a mis fin "à la contribution annuelle de 5,83 millions d'euros que l'institution [...] versait à notre régie des transports". Une perte de financement qui aurait pu causer une hausse des tarifs des transports mais que la métropole a su éviter jusqu’ici. Un changement de grille tarifaire qui, selon le maire, n’empêchera pas de maintenir "le réseau de transports de Nice aux tarifs parmi les plus bas de France".
Concernant la dette de la métropole, Christian Estrosi a souhaité rappeler que celle-ci intégrait "à la différence de la plupart des autres grandes villes de France, les investissements réalisés en matière de transports".
Des "leçons de gestion"malvenues
À ces "leçons de gestion", le président de la Métropole se défend en reprochant au président de la Commission des Finances du département d’accorder aux EHPAD "le plus faible soutien financier de tous les départements du pays".
"Révélant ainsi que tu préfères convier les seniors dans des “dancings” pour t’y faire acclamer plutôt que d’exercer la plénitude des compétences que la loi accorde à l’institution départementale pour accompagner de manière digne la dépendance de nos aînés", réplique Christian Estrosi, avant de conclure : "Aussi, je te souhaite, mon cher Eric, un très joyeux Noël en espérant qu’il t’apporte un peu de sérénité".
