Éric Ciotti élu président du parti Les Républicains

Le député des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, est élu avec 53,7 % des voix à la tête du parti Les Républicains, face à Bruno Retailleau.

Sa victoire était attendue. Le député des Alpes-Maritimes prend la tête du parti Les Républicains (LR) avec 53,7% des voix ce dimanche 11 décembre au soir, après l'annonce des résultats au siège du parti.

Les quelque 91 000 adhérents ont plébiscité ce partisan d'une ligne dure, arrivé en tête le 4 décembre avec 43% des voix, devant Bruno Retailleau (34%) et Aurélien Pradié (22%). Déjà adoubé par Laurent Wauquiez, Éric Ciotti avait engrangé, dans l'entre-deux-tours, le soutien d'une partie de la chiraquie. A commencer par Christian Jacob, l'ex-patron des LR.

Lui qui s'était déjà révélé comme la surprise de la primaire en décembre 2021, Éric Ciotti devient le patron de la formation politique où il a effectué toute sa carrière.

Une soudaine ascension

Repéré dans les années 1980 par Christian Estrosi, il ne devient député qu'en 2007 et s'impose peu à peu comme une figure à droite. En plus de ses fonctions de parlementaire, il préside le département des Alpes-Maritimes entre 2008 et 2017, date de la fin du cumul des mandats.

Chantre de la sarkozye et soutien indéfectible de François Fillon lorsqu'il se retrouve enlisé, en 2013,  dans le marasme de la présidence de l'UMP, Éric Ciotti restera longtemps loyal à l'unique Premier ministre de Nicolas Sarkozy.

Sa fidélité à François Fillon l'amènera même à s'arcbouter dans une défense obstinée du candidat malheureux de 2017, allant jusqu'à agiter, bien après l'élection, "l'hypothèse d'une manipulation et d'une orchestration visant à abattre le candidat de la droite républicaine". Il avait même sollicité du ministère de la justice l'ouverture d'une "enquête judiciaire pour forfaiture", en juin 2020, une infraction qui n'existe plus depuis 1994...

C'est durant ce même quinquennat Macron qu'il se rompt définitivement avec Christian Estrosi. Le maire de Nice ayant opté pour une alliance de fait avec l'exécutif, Éric Ciotti s'autonomise.

Pour lui, 2022 sera l'année de son ascension. Après avoir affiché sa proximité idéologique avec Éric Zemmour, le député des Alpes-Maritimes réussit un exploit lors des primaires. Il arrive en tête au premier tour, quelques dixièmes de points devant Valérie Pécresse, et devient, malgré sa défaite au second, un incontournable du parti.

Semblables sur le fond, différents sur la forme

Un cataclysme présidentiel plus tard, le revoilà dans les starting blocks. Ses nombreuses similitudes programmatiques avec Bruno Retailleau résument les aspirations des adhérents LR :  un discours à la fois libéral et sécuritaire, aux accents identitaires.

Les deux hommes n'en sont pas moins les héritiers d'histoires politiques différentes. Éric Ciotti se revendique du RPR et invoque régulièrement certaines de ses figures tutélaires, comme Philippe Seguin. Bruno Retailleau, lui, est longtemps resté dans la roue de Philippe de Villiers au sein du Mouvement pour la France, un courant plus proche des milieux catholiques.

Entre les deux, certains commentateurs trouveront parfois quelques différences sur le fond, notamment au sujet de l'IVG ou de la fin de vie, deux sujets qui ont (un peu) rythmé la campagne : Éric Ciotti revendiquant une position plus moderne que le sénateur vendéen.

Différence notable, cependant, Éric Ciotti a souhaité "sortir de l'ambiguïté" durant la campagne et a d'ores-et-déjà annoncé qu'il soutiendrait Laurent Wauquiez pour 2027. A l'inverse, Bruno Retailleau (qui, lui aussi, a envisagé un temps se présenter à la présidentielle avant d'abandonner) s'est montré plus réservé : désigner dès maintenant un candidat conduirait à "l'exposer trop tôt", a argué le sénateur de Vendée.

Quand la presse s'intéresse à Ciotti

Survolant la campagne, Éric Ciotti aura tout de même pris quelques coups du fait de cette soudaine exposition. Le Canard Enchaîné a pris le temps "de fouiller dans [ses] cartons" pour enquêter sur les emplois qu'a occupés l'ex-femme du député des Alpes-Maritimes, Caroline Magne.

Le cumul de ses multiples activités (notamment d'assistante parlementaire d'Éric Ciotti et directrice de la communication à la mairie de Nice) n'avait rien de secret, au point qu'elles étaient affichées sur le profil Linkedin de Caroline Magne, souligne Libération. Mais l'éventuel caractère fictif de ces activités a poussé le parquet national financier à ouvrir une enquête.

Enfin, les conditions même de son succès au premier tour ont soulevé des interrogations dans la presse. Libération a publié cette semaine une enquête montrant la prégnance des réseaux LR sur le territoire d'élection d'Éric Ciotti : un noyau dur de fidèles à l'origine d'un "système d'adhésions douteux".

Mais son principal défi consistera à maintenir une unité dans sa famille politique, divisée à propos des alliances. Le sarkozyste Franck Louvrier, maire de la Baule, plaide déjà pour une "clarification au lendemain de cette élection" . "Jamais la droite n'a gagné seule", rappelle-t-il sur franceinfo

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