Le quatorzième samedi de mobilisation des gilets jaunes a rassemblé plusieurs centaines de personnes à Nice ce 16 février après-midi. Le cortège a tenté de rejoindre les festivités du Carnaval de Nice, dont c'était le premier jour. En vain. La mobilisation se poursuit, partout en France.
Partis de la gare Thiers en début d'après-midi, les gilets jaunes ont vu leur cortège s'étoffer jusqu'à 500 personnes ce samedi 16 février à Nice.
Les manifestants ont descendu l'avenue Jean-Médecin puis ont tenté de rejoindre les festivités du Carnaval. Les forces de l'ordre les en ont empêché. En signe de protestation, ils se sont agenouillés, mimant une interpellation de 150 lycéens qui avait fait polémique le 16 décembre dernier, à Mantes-la-Jolie.
Les manifestants niçois ont été bloqués une deuxième fois par la police alors qu'ils tentaient de rejoindre la bataille de fleurs, cette fois par la plage.
- Plus de 10 000 manifestants en France
De nombreux gilets jaunes contestent les chiffres officiels.
Après trois mois de manifestations, si un début de lassitude se fait sentir dans l'opinion, la mobilisation persiste.
Dans la capitale, traditionnelle place forte de la contestation, plusieurs milliers de personnes qui s'était retrouvées place de l'Etoile ont descendu les Champs-Elysées avant de traverser la Seine en direction du boulevard des Invalides, a constaté un journaliste de l'AFP.
- "Le grand débat national, on n'y croit pas" (Une manifestante à Paris)
qui qualifie de "poudre aux yeux" le grand débat lancé par Emmanuel Macron. "On n'y croit pas, on va pas y participer".
Sous un grand soleil, les manifestants défilaient dans le calme sur fond de slogans hostiles lancés aux forces de l'ordre encadrant le cortège : "Tout le monde déteste la police" ou "Castaner nique ta mère".
"J'ai fait 12 des 14 actes. J'en peux plus de ce système pourri", a dit avant le départ du cortège Christophe, 44 ans, qui en veut pour preuve la récente nomination
d'Alain Juppé au Conseil constitutionnel alors qu'"il a été a été jugé et condamné".
- L'Elysée et la place Beauvau avaient décrié le mouvement, cette semaine
"Ce mouvement ne revendique plus rien", a estimé jeudi Christophe Castaner.
Le ministre de l'Intérieur s'est par ailleurs offusqué sur Twitter du sort réservé à Alain Finkielkraut qui a été pris à partie et victime d'insultes antisémites de certains manifestants ce samedi après-midi. Certains lui criaient "sale juif de m..." quand d'autres lui promettaient l' "enfer". Après avoir été favorable au mouvement gilets jaunes, le philosophe s'est récemment exprimé dans le Figaro, regrettant la tournure qu'il prenait.
Un déferlement de haine à l’état pur que seule l’intervention de la police a interrompu.
— Christophe Castaner (@CCastaner) 16 février 2019
Assister à une telle scène à Paris, en 2019, est tout simplement INTOLÉRABLE.
Je viens de m’entretenir avec Alain Finkielkraut pour l’assurer de mon soutien absolu.https://t.co/8pXQ6upYfR