Grève des manipulateurs en radiologie : À Nice, toujours unis

Ils sont en grève depuis plus de 4 mois et la contestation ne faiblit pas. Les manipulateurs radio réclament entre autres, une augmentation salariale de 300 €, l’arrêt du gel du point d’indice et la prise en compte de la pénibilité du travail.
 

Ils s’échangent les assignations. Pour que le mouvement dure dans le temps, ils se sont organisés, se relaient afin que chacun puisse se mobiliser et ne pas perdre trop en salaire. Très souvent, du fait de manque de personnel dans leur spécialité, les manipulateurs en radiologie sont réquisitionnés. Ils assurent un service minimum pour les urgences. Les jours de grève, les actes non-urgents sont reprogrammés.

Je trouve cette unité magnifique. Notre groupe Facebook regroupe 10 000 membres. Tous les jours, de nouvelles personnes soutiennent le mouvement. Et la colère est la même partout. 


C’est la première fois qu’Andréa Hugou s’engage dans un mouvement social en tant que personnel hospitalier. Celui-ci est national et a débuté le 11 septembre.

La dernière grève des manipulateurs radio remonte aux années 80. Et les revendications sont les mêmes qu’il y a 30 ans. On veut une reconnaissance du métier. Le manipulateur est un soignant, il n’est pas qu'un technique. 


Un personnel épuisé

Le dévouement pour le patient est « énorme » et la fatigue de plus en plus difficile à gérer par le personnel de la fonction hospitalière publique.

Nous sommes à bout. En radiologie, nous manquons cruellement de moyens humains. Nous sommes souvent appelés sur nos jours de repos et nous doublons souvent nos journées. 


Pierre François Abrani, en grève lui aussi, précise qu’en début de carrière et après 3 ans d’études, le salaire d’un manipulateur en radiologie est de 1870 euros brut, environ 1400 euros net. Ce qui explique, comme pénibilité du travail, les difficultés de recrutement.

Nous prenons en charge des patients parfois démens, des personnes polytraumatisées, les urgences les plus graves du département. 


Par manque d’anesthésistes, par manque de manipulateurs radio, par manque d’infirmières, Pierre François Abrani explique que petit à petit, de nombreux actes sont récupérés par le secteur privé et que le public se retrouve à réaliser les actes les moins rentables.

 Depuis de nombreuses années, il existe une volonté d’affaiblir le secteur public. Et le futur me fait peur. 


Appel à cesser les cotations des actes


Ce mardi, une manifestation a lieu devant le ministère de la Santé, à Paris. Une délégation a été reçue par le directeur de cabinet d’Agnès Buzin.

Pas de réponse, pas d’engagement de la part du gouvernement. Les manipulateurs radio appellent à cesser la cotation des actes d’imageries. « Un acte médical » qui constitue pour eux un excédent de tâche.

Toucher au portefeuille de l’hôpital, c’est notre seul moyen de pression

conclut André Hugou, déterminé à maintenir la pression sur le gouvernement pour défendre l’imagerie « qui est au cœur du parcours de soin. »
 
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