Santé : pourquoi le personnel de radiologie a rejoint le mouvement de grève à Nice

Le personnel des établissements sanitaires et médico-sociaux publics est en grève pour obtenir une revalorisation salariale et des effectifs supplémentaires, à l'appel de la CGT, FO et la CFDT. La radiologie a rejoint le mouvement. Tous décrivent une dégradation de leurs conditions de travail. 
 

Comme un air de déjà vu... Le rassemblement du personnel des urgences devant le CHU de Pasteur 2 à Nice a lieu tous les mardis à Nice pour protester contre la dégradation des conditions de travail. Mais ce mardi 8 octobre, le personnel des services de radiologie a rejoint le mouvement de protestation. Un militant fustige :

On a l’impression de se répéter : les urgences c’est l’iceberg ! Dans tous les services du CHU le personne souffre, les conditions ne sont pas bonnes !

Lucie Dugas, manipulatrice du service radiologie du CHU de Pasteur à Nice précise : "nous sommes confrontés à différents problèmes surtout le manque d’effectifs et une suractivité. (...) Le secteur public a du mal à recruter face à un secteur privé plus attractif. Ensuite, nous avons des problèmes de moyens financiers pour nos appareils. Nous avons plusieurs appareils de radiologie qui sont vieillissants ou obsolètes. Ensuite, nous avons été mis à l’écart de plusieurs primes, comme la prime Buzyn ou la prime Weil qui sont des primes axées sur les risques."

Nous avons plusieurs appareils de radiologie qui sont vieillissants ou obsolètes. Souligne Lucie Dugas, manipulatrice service radiologie.

Pas rassurés

Un métier qui évolue et des investissements, des moyens qui ne suivent pas. Piqûres, gestion des stocks... les pratiques de l'imagerie médicale ont changé. Emilie Scaia, manipulatrice au CHU Pasteur de Nice dénonce cette situation : 

On a de plus en plus de difficulté à soigner les patients.

Une grève qui concerne également les hôpitaux privés. Sur Facebook, le personnel de santé se filme, comme ici aux abords de l'hôpital privé Arnault Tzanck à Mougins (Alpes-Maritimes), avec un slogan : 

Salariés épuisés, patients en danger ! 
 

(Vidéo FB : Kriss Epicétou)

Annulation des examens 


Le personnel demande à avoir accès aux primes de risque. Le mouvement de grève du service d'imagerie médicale devrait reprendre mercredi. Ce qui devrait entraîner le report ou l'annulation des examens prévus. 

Pour les syndicats, le personnel fait face chaque jour à des conditions de plus en plus inacceptables, dans tous les établissements de santé, sociaux ou médico-sociaux. Les premiers éléments connus du projet de loi de finances de la Sécurité sociale ne les ont pas rassurés non plus. 

La fédération CFDT Santé-Sociaux demande une augmentation de l'Ondam ( Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie, objectif de dépenses à ne pas dépasser en matière de soins de ville et d’hospitalisation dispensés dans les établissements privés ou publics) qui permette : 
 
• une revalorisation salariale de l’ensemble des professionnels
• la mise en adéquation des effectifs afin d’assurer la qualité de la prise en charge des usagers 


A Paris, une mobilisation est prévue devant le ministère des Solidarités et de la Santé à partir de 13h30, ce mardi 8 octobre. La CFDT Santé-Sociaux réclame un véritable engagement du gouvernement à travers des financements à hauteur des besoins du secteur.
Les détails de la prime de risque Buzyn
 
  • Entrée en vigueur au 1er juillet 2019 de la prime individuelle de risque au bénéfice des professionnels des urgences, par un décret publié dimanche au journal officiel.
  • D’un montant de 100 € nets mensuels pour chaque professionnel, cette prime reconnait l’exposition à des risques particuliers et des conditions de travail spécifiques des agents (titulaires et contractuels) des services d’urgence et des SMUR : infirmiers et aides-soignants mais aussi brancardiers, agents administratifs…
  • Effective depuis le 1er juillet, cette indemnité forfaitaire de risque est due à compter de cette date et sera versée si nécessaire avec effet rétroactif.
  • La prime fait partie de l’ensemble des mesures prises à hauteur de 70 millions d’€ dans le cadre de la stratégie d’évolution des services d’urgence, discutée le 14 juin dernier avec les représentants des professionnels concernés, des fédérations d’établissements, des ordres professionnels, des agences sanitaires et du collectif Inter-Urgences.
  • Le décret publié le 30 juin précise en outre que la prime peut s’ajouter à l’indemnité pour travaux dangereux, insalubres, incommodes ou salissants, dont le cumul était jusqu’alors impossible.

(Source : ministère des Solidarités et de la Santé)
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