Grève des urgences : les annonces de Buzyn ne calment pas la colère des urgentistes

Les propositions d'Agnès Buzyn, ministre de la Santé, n'ont pas rassuré les médecins et les infirmiers des urgences de l'hôpital de la Timone à Marseille. Au contraire, la mobilisation pourrait même prendre de l'ampleur, selon les syndicats. Cette grève illimitée dure depuis la mi-mars.

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Six mois de grève aux urgences et un plan de "refondation" des urgences. Malgré l'annonce du déblocage de 750 millions d'euros, qui n'est qu'un redéploiement du budget selon l'Association des médecins urgentiste de France (AMUF) et d'une douzaine de mesures d'urgence pour mettre un terme au conflit, Agnès Buzyn n'a pas convaincu les urgentistes.

Comme sur le reste du territoire, à Marseille, la grève continue aux urgences de l'hôpital de la Timone. Les revendications des personnels concernent toujours les conditions de travail, le manque d'effectif et de moyens. 

Des patients installés sur des civières

Pointé du doigt, l'absence d'un volet concernant l'ouverture de lits supplémentaires, ce que regrettent les personnels hospitaliers.

"Aujourd'hui les médecins passent énormément de temps à chercher des places pour rediriger les patients une fois qu'ils sont passés aux urgences", dénonce Véronique Péquignot, déléguée AMUF (Association des médecins urgentistes de France), à la Timone.

"Ce n'est pas le travail des médecins. Ce temps passé en recherche de place disponibles est autant de temps non passé à soigner les patients et certains sont hospitalisés sur des brancards!"

Pour le collectif Inter-Urgences, un infirmier témoigne : "Nous avons rendus aux divers services les brancards que nous leur avions “empruntés”; comme nous n’avons pas récupéré notre dotation, les patients sont installés par les Marins pompiers sur les civières du plan blanc, entre autres".  A la Timone, les urgentistes demandent "la présence d'un médecin en plus la nuit et lors des week-end et la création d'un poste dédié spécialement à chercher des lits", ajoute-t-elle.

Des annonces pas à la hauteur de la crise

La ministre a annoncé douze mesures (cf encadré) dont les principales concernent la mise en place d'un service universel de santé pour désengorger les urgences, la prise en charge des personnes âgées et le développement des compétences des infirmières.

"Ces annonces ne sont pas à la hauteur de la crise", regrette Véronique Péquignot, "l'urgence, c'est d'ouvrir des lits en aval des urgences, notamment en gériatrie et il n'y a aucune mesure dans ce sens".

Selon les syndicats, les urgences de la Timone ne sont pas prêtes à cesser le mouvement. Une assemblée générale doit être organisée début octobre, pour décider de la suite à donner au mouvement de grève.
Les 12 mesures de la refondation des urgences 
Mesure 1 : mettre en place dans tous les territoires un service distant universel pour répondre à toute heure à la demande de soins des Français : le service d'accès aux soins (SAS).
Mesure 2 : renforcer l'offre de consultations médicales sans rendez-vous en cabinet, maison et centre de santé.
Mesure 3 : donner à la médecine libérale les mêmes leviers de prise en charge que les urgences.
Mesure 4 : offrir aux professionnels non-médecins des compétences élargies pour prendre directement en charge les patients.
Mesure 5 : fixer un objectif « zéro passage par les urgences » pour les personnes âgées.
Mesure 6 : intégrer la télémédecine dans tous les Samu.
Mesure 7 : mieux utiliser les compétences médicales et soignantes rares en graduant les services d'urgence et en réformant les transports médicalisés.
Mesure 8 : renforcer et reconnaître les compétences des professionnels des urgences.
Mesure 9 : lutter plus efficacement contre les dérives de l'intérim médical. 
Mesure 10 : réformer le financement des urgences.
Mesure 11 : renforcer la sécurité des professionnels exerçant aux urgences. 
Mesure 12 : fluidifier l'aval des urgences grâce à l'engagement de tous en faveur de l'accueil des hospitalisations non programmées.
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