Malaise aux urgences d'Avignon : "On travaille comme des machines"

A Avignon, comme dans de nombreux hôpitaux en France, le mouvement de grève aux urgences ne faiblit pas. Les soignants avignonnais dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail et de la prise en charge des patients.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Ce mouvement de grève aux urgences dure depuis plus de deux mois et ne faiblit pas, signe d'un profond malaise. Entamée mi-mars dans un hôpital parisien, après une agression, la grève des services d'urgence a essaimé dans des dizaines d'établissements partout en France.

Depuis cinq ans, Emmanuel Martin travaille comme infirmier aux urgences du Centre hospitalier Henri Duffaut, à Avignon. Ces conditions de travail ont changé ces dernières années. Une surpopulation se crée notamment dans les couloirs de l’hôpital. Mais malgré la grève, le personnel assure les soins.

200 passages par jour aux urgences

Les urgences adultes d'Avignon sont en grève illimitée depuis le 2 juin minuit. Les soignants avignonnais dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail et par effet domino celle de la prise en charge des patients.

"A mon arrivée, nous avions 130 passages par jour alors qu’aujourd’hui nous sommes à presque 200 passages par jour aux urgences", indique Emmanuel Martin.

L’augmentation de la population engendre outre l’attente de prise en charge, une mécanisation des soins.

"On est débordé, on travaille comme des machines. Nos gestes sont robotisés, on ne parle plus aux personnes", souligne l'infirmier.

Des insultes, des crachats

A cause du manque de place pour les malades, la violence envers le personnel augmente. Leur quotidien est de plus en plus difficile à gérer.

"Les gens qui attendent ont mal et peur, alors ils nous interpellent. Ça commence par des mots, des reproches puis ça va jusqu’aux insultes, crachats voir des coups. C’est très dur alors qu’on fait ce qu’on peut". 

Travailler "encore plus" dans l'urgence

Les infirmiers doivent donc faire des choix et travailler "encore plus" dans l’urgence.

"On fait toujours notre maximum. On doit parfois choisir entre soulager une personne très âgée plein de douleur ou une autre personne qui a aussi besoin de nous. On ne peut pas se dédoubler", raconte Annelice Guillot, infirmière.

A Avignon, l’hôpital accueille outre la population de la ville, des habitants de communes du Gard et des Bouches-du-Rhône, départements limitrophes.

"Nous avons l’enveloppe budgétaire d’un simple hôpital et non d’un CHU. Nos conditions de travail se détériorent, il y a un ras le bol général", selon Isabelle Ribéri, porte-parole de l’intersyndicale CGT-FO-CFDT.  

10 millions d'euros d'investissements promis

Pour améliorer les conditions de travail et pallier la croissance d'activité, la direction de l'hôpital prévoit un agrandissement des locaux.

"Nous prévoyons de passer de 1 000 à 1 500 m² notre surface d'accueil pour répondre à la croissance d'activité", déclare Jean-Noël Jacques, directeur du centre hospitalier Henri Duffaut.

Pour cet agrandissement, l'hôpital prévoit d'investir 10 millions d'euros.
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information