Guerre en Ukraine. "Plusieurs centaines de personnes arrivent chaque jour à la frontière" selon la préfecture des Alpes-Maritimes

Septième jour de l’invasion russe en Ukraine. Un conflit qui semble loin de la Côte d’Azur, et pourtant. Au péage de La Turbie, le point d’entrée de l’autoroute italienne sur le territoire français, les réfugiés ne cessent de franchir la frontière.

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Ce mercredi 2 mars, les plaques frappées du drapeau bleu et jaune défilent sur le bitume du péage de La Turbie, surplombé d'un ciel azur.

Une équipe de France 3, présente sur place, a par exemple vu trois véhicules ukrainiens arriver en une vingtaine de minutes sur le territoire maralpin, pour un total de 12 personnes.

A bord de l’un d’entre eux, Denis, le père de deux enfants, de 6 et 7 ans. Comme beaucoup de ses compatriotes, il assure avoir "décidé de partir aussi loin que possible de la guerre".

Le droit de rentrer sur le territoire national français

Une tendance qui n’a pas échappé aux représentants de l’Etat français dans le département des Alpes-Maritimes.

Benoit Huber, le directeur de cabinet du préfet Bernard Gonzalez l’a confirmé au micro de France 3 Côte d’Azur ce mercredi 2 mars :

"Il y a quelques familles qui sont arrivées, et nous attendons, dans les jours ou les semaines à venir, des arrivées encore plus importantes. 

Nous observons depuis la fin de la semaine dernière un afflux assez important, de plusieurs centaines de personnes par jour qui arrivent d’Ukraine à bord de véhicules individuels, ou à bord de bus.

Benoit Huber.

La France est à l’initiative d’un régime qui soit coordonné entre l’ensemble des Etats membres et prendra sa part en accueillant ceux qui doivent l’être dans ces moments tragiques. 

Benoit Huber, directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes

Aucun problème légal à cet exode pour Benoit Huber, car "ces personnes ont le droit de rentrer sur le territoire national français. La plupart d’entre elles aujourd’hui souhaite se rendre en Espagne ou au Portugal, où il y a une communauté ukrainienne importante, mais, en tout état de cause, ceux qui demanderaient à bénéficier ici d’un régime de protection pourront le faire."

Centraliser les demandes

Les autorités préfectorales ont déjà pris des dispositions pour faciliter l’enregistrement de potentiels réfugiés, mais aussi centraliser l’élan de solidarité dans les Alpes-Maritimes.

"Nous avons mis en place un guichet unique qui est destiné à centraliser d’abord l’ensemble des demandes qui pourraient être formulées par des ressortissants ukrainiens, ou des personnes qui les accueillent dans notre département, mais aussi répondre aux nombreuses questions et initiatives qui sont prises par les maires et par les collectivités du département pour coordonner au mieux les modalités d’accueil des populations." comme le rappelle Benoit Huber.

Un séjour de 90 jours

L’autorisation faite aux ressortissants de l’Ukraine, sous certaines conditions, de résider en France peut atteindre trois mois comme l’explique le directeur de cabinet du préfet : "Ceux qui ont un passeport biométrique peuvent entrer et séjourner pendant 90 jours, sans aucune difficulté. Ceux qui n’ont pas un tel document sont invités à se rendre dans les représentations consulaires françaises des pays limitrophes - la Roumanie, la Pologne par exemple."

Au péage de La Turbie, en revanche, tous ne souhaitent pas pour autant s’établir en France, mais plutôt y passer pour rejoindre proches et familles, dans d’autres pays européens.

Pour cet automobiliste et ses deux enfants, dont la plaque d’immatriculation est flanquée des lettres UA (pour Ukrainia). "Je ne sais pas si nous avons une maison ou pas en Ukraine à ce moment précis, car beaucoup de bâtiment sont actuellement détruits, donc nous essayons maintenant de trouver un endroit où nous établir, et pour offrir la paix aux enfants. Et après ça, d’aider d’une quelconque manière le peuple ukrainien" confesse Denis, réfugié avec ses deux enfants.

Quand tout a commencé, il y a avait des bombes à 5 heure du matin, et dès que possible, j’ai décidé de quitter le pays.

Denis, réfugié ukrainien

Le sud de la France n’est pourtant pas sa destination, malgré une communauté ukrainienne maralpine estimée à un millier d’âmes.

"Pour l’instant, c’est l’Espagne, et après ça, on verra. Les Européens apportent leur aide, et merci beaucoup pour leur compréhension et pour l’aide qu’ils nous apportent." explique celui qui aura roulé sans encombre depuis qu’il a quitté l’Ukraine.

Un voyage dont il se serait bien passé, et qui pour le moment, n’a pas de date retour.

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