Guerre en Ukraine. Un jeune de Kiev à Nice inquiet pour ses proches : "si seulement on savait exactement ce que Poutine veut"

Être loin, attendre désespérément des nouvelles, craindre le pire et se sentir inutile... Depuis douze jours, Vladyslav vit lui aussi un enfer. Même si ce n'est rien comparé à la guerre qu'il suit à distance.

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Un parmi tant d'autres... Vladyslav est inquiet, toujours préoccupé. "C'est vrai que je ne suis pas très concentré en ce moment... Je passe mon temps à regarder les nouvelles sur mon téléphone." 

Vladyslav est Ukrainien, il a 25 ans et vit en en France depuis 2014. Il travaille pour un grand groupe français, après avoir fait ses études d'économie et de gestion en Normandie. Mais ses amis, sa famille, sont au pays... Et il est inquiet.

Je les appelle tous les jours pour les convaincre de me rejoindre

Vladyslav.

Une de ses tantes a pu passer en Allemagne la semaine dernière, avec son fils de 10 ans, où son premier fils les attendait pour les héberger. Mais les autres membres de la famille sont toujours là-bas.

Rester ou fuir 

"Je les appelle tous les jours pour les convaincre de me rejoindre ici. J'avais presque réussi : une autre de mes tantes et son fils devaient partir ce matin... Mais ils ont changé d'avis au dernier moment. Je viens juste de l'apprendre."  

On sent le jeune homme un peu désemparé.

Lui qui s'apprêtait à partir avec sa voiture en direction de la frontière polonaise, pour récupérer les membres de sa famille, se retrouve à nouveau bloqué à Nice, incapable d'aider. Et la prochaine inquiétude le taraude déjà.  

Ses parents étaient heureusement à Malte, en voyage d'affaire, en ce 24 février, au moment de l'attaque russe. Ils doivent arriver aujourd'hui à Nice, par avion.

Mais hors de question pour la mère de Vladyslav de rester les bras croisés : "elle m'a déjà dit qu'elle voulait rejoindre la famille dès que possible," soupire le jeune homme. "C'est une femme d'action. Elle manifeste tous les jours devant le parlement de Malte depuis l'attaque." 

Une population soudée

Son père, le grand-père de Vladyslav, a 85 ans. Il a connu la Seconde guerre mondiale et l'URSS. Et, d'après son petit-fils, il était plutôt du genre à regretter la "grande Russie" de l'époque.

Désormais il a fui Kiev et les bombardements incessants pour Oboukhiv, une petite ville à une cinquantaine de kilomètres au Sud de la capitale, où la famille possède une résidence secondaire.  

Si seulement on savait exactement ce que Poutine veut... Mais on ne sait rien !

Vladyslav

Lui qui trouvait encore une certaine logique à l'annexion de la Crimée et du Donbass, n'est plus du tout "fan" de Vladimir Poutine.

"Maintenant, il est le premier à critiquer l'invasion russe." D'après Vladyslav, la guerre a au moins eu ce mérite : souder la population ukrainienne.  

Son oncle était lui aussi plutôt bien disposé vis-à-vis des Russes. Ex-officier de l'armée rouge, stationné en RDA, il travaille à présent pour une grande entreprise du BTP à Kiev. Il est resté à la capitale pour participer à l'effort de guerre. Avec d'autres travailleurs volontaires, ils fournissent à l'armée ukrainienne des structures en béton.  

Il arrive à quitter la capitale de temps en temps pour rejoindre les siens, malgré le danger sur les routes. Mais jamais il n'a envisagé d'abandonner son poste ou de quitter le pays.

Et c'est le même état d'esprit chez les cousins, les amis...

D'une guerre à l'autre

Sans même qu'on ait besoin de lui poser de questions, Vladyslav déverse tout au téléphone.

"Ça fait sept ans que je vis en France, je me sens bien ici... Même si j'envisageais toujours de rentrer un jour, maintenant, je ne sais plus vraiment quoi faire..."

La décision d'étudier en France avait été prise en quelques jours au moment de l'annexion de la Crimée en 2014. Une première guerre, et l'inquiétude, déjà. Ses parents, à l'époque, ont insisté pour qu'il quitte l'Ukraine, lui ont fait suivre des cours accélérés de français.

Projets en suspens

A présent, il ne sait pas s'il doit accompagner ses parents au pays, ou au contraire les empêcher de partir... "Mon patron est compréhensif. Il m'a déjà dit que je pouvais prendre le temps qu'il faut. Si seulement on savait exactement ce que Poutine veut... Mais on ne sait rien !"  

Vladyslav avait toujours dans un coin de sa tête de rentrer en Ukraine, ou pourquoi pas de partir travailler en Russie.  Ces projets, comme tout le reste, sont pour l'instant suspendus aux informations qui lui parviennent via son téléphone.

Après douze jours de combats, les troupes russes poursuivent inexorablement leur avancée et ne sont plus qu'à quelques kilomètres de Kiev. 

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