Le Secours populaire vient de publier son 18ᵉ baromètre de la pauvreté et de la précarité. Le document dresse un triste tableau de la situation en France, avec une augmentation de 4% des personnes en situation de précarité ou sur le point de la connaître. Le département des Alpes-Maritimes n'est pas épargné. Éclairage avec Jean Stellitano, secrétaire générale de la fédération des Alpes-Maritimes.
Les chiffres sont sans appel, la pauvreté continue de gagner du terrain en France. Le Secours populaire vient de publier son 18e baromètre de la pauvreté et de la précarité. Parmi les données, 62 % des Français interrogés, affirment "avoir connu la pauvreté ou avoir été sur le point de la connaître". Soit 4% de plus par rapport à 2023.
Une situation qui se confirme dans les Alpes-Maritimes. En moyenne, l'organisme tend la main à 19.000 personnes dans le département. L'an dernier, "entre le premier 1er semestre 2023 et 1er premier semestre 2024, nous avons aidé 7% de personnes en plus. C’est le signe que les conditions de vies de personnes précaires continuent de se dégrader", explique Jean Stellitano, secrétaire général de la fédération des Alpes-Maritimes du Secours populaire.
On observe une nouvelle dégradation de postes budgétaires essentiels tels que l’énergie, le logement ou l’accès à une mutuelle santé. #StopPauvreté. Lire notre baromètre annuel Ipsos / @SecoursPop sur la #pauvreté.
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15 centimes pour vivre
Une précarité qui s'accentue notamment avec une baisse du reste à vivre. C'est-à-dire la somme d'argent restante pour les dépenses courantes, après avoir payé les factures, loyers et charges. Au niveau national, le reste à vivre est "de 3,40 par jour et par personne, quand on descend au niveau régional PACA, il atteint 2,79 euros. Dans les Alpes-Maritimes, la moyenne est de 15 centimes, par jour et par personne", affirme Jean Stellitano.
La principale contrainte financière pour ces foyers est le loyer, qui troue le budget, selon l'organisme.
La pauvreté ne touche pas seulement les villes, elle est aussi omniprésente sur tout le territoire et même dans les campagnes, selon le baromètre du Secours populaire. Les Alpes-Maritimes ne sont pas en reste. "On voit des difficultés dans les zones rurales, même pour s'alimenter correctement", explique le secrétaire départemental.
Les foyers modestes espérant réduire leur loyer en sortant des villes, se retrouvent à payer des charges supplémentaires "comme les factures d'énergie, la voiture", expose Jean Stellitano. Résultat, ces ménages sont contraints de serrer leur budget. Au niveau national, 57% des habitants en milieu rural estiment rencontrer des difficultés pour partir en vacances, au moins une fois par an.
Même si l’#inflation a ralenti, le niveau des prix reste élevé si bien que les Français peinent à se nourrir correctement, ce qui n’est pas sans incidence sur leur #santé. #StopPauvreté. Lire notre baromètre annuel Ipsos / @SecoursPop sur la #pauvreté : https://t.co/pwLWUgqJao pic.twitter.com/Hmpv4RrRrV
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SMIC insuffisant
Autre point souligné par le baromètre, la perception du seuil de pauvreté des Français. La moyenne des personnes interrogées estime qu'il se situe à 1396 €, soit 2,70 euros de moins que le SMIC actuel (1398,70 euros)
L'étude montre qu'aujourd'hui les Français considèrent que s'ils touchent le SMIC, ils sont pauvres,
déplore Jean Stellitano, secrétaire général du Secours populaire 06.
Une situation qui s'observe chez les bénéficiaires du Secours populaire, avec une augmentation du nombre de "travailleurs pauvres, depuis la Covid et qui s'accélère avec l'inflation", précise le secrétaire départemental.
Des personnes parfois en contrat de courte durée, à faible salaire, ou des micro-entrepreneurs qui se tournent vers l'association pour boucler les fins de mois. Le Secours populaire leur propose une aide alimentaire mais pas que. Il épaule aussi les familles pour d'autres dépenses comme les fournitures scolaires, les équipements sportifs et l'accès aux soins.