"En tant que chefs d'entreprise, nous avons aussi un rôle à jouer", estime Pascal Biscroma, cogérant de l'entreprise Courbaisse Transports, à Saint-Blaise, dans les Alpes-Maritimes. Chaque salarié qui présentera une carte électorale tamponnée par les votes du 29 juin et 7 juillet 2024 recevra une prime de 50 euros.
À son sens, "c'est une première", se réjouit Pascal Biscroma. Ce patron d'une PME spécialisée dans le transport pour le bâtiment, Courbaisse Transports, a fait le choix d'offrir une prime de 50 euros à tous ses salariés qui iront voter aux deux tours des élections législatives, des 30 juin et 7 juillet prochains.
"C'est l'acte civique qui me motive, je n'ai aucune visée politique", explique d'emblée le cogérant de cette entreprise familiale, implantée à Saint-Blaise, dans les Alpes-Maritimes. Ce "Français d'origine niçoise", comme il aime à se présenter, précise : "J'aime particulièrement les élections législatives puisque ce sont des élections à la fois nationales et locales. Nous choisissons un député qui sera présent auprès de nous pendant cinq ans."
Peu importe le bulletin, "même un vote blanc", Pascal Biscroma veut ainsi rendre hommage à "nos aïeux qui se sont battus pour que nous ayons le droit de vote".
Avec le chamboulement causé par la dissolution de l'Assemblée nationale, l'idée d'une prime versée aux salariés qui se déplaceraient aux urnes s'est imposée comme une évidence :
50 euros, c'est peu et beaucoup à la fois, juge le patron. L'essentiel, pour moi, c'est d'enclencher chez les personnes l'envie de prendre notre destin en main. Emmanuel Macron nous a posé une question, il nous faut y répondre.
Pascal Biscroma, directeur de Courbaisse Transports.
Une abstention massive
L'effort financier consenti par la PME n'est pas négligeable, souligne son directeur des affaires financières, Hervé Vautrin : "Par les temps qui courent, c'est très compliqué dans le bâtiment." Mais, pour ce cadre, l'urgence est ailleurs.
La France n'a jamais été dans une situation aussi incertaine. Quand on nous parle de risque d'insurrection, de guerre civile... Il faut qu'on participe à ces élections.
Hervé Vautrin, directeur des affaires financières.
Pour Priscilla, cette prime de 50 euros, "c'est très honorable dans cette période d'inflation". Cependant, cette secrétaire d'exploitation de Courbaisse Transports ne manquait pas de motivation. Aucune élection ne se fait sans sa voix.
"C'est simple, pour moi, le vote devrait être obligatoire." L'exercice de ce droit lui paraît d'autant plus nécessaire "en tant que femme et mère de deux filles" : "Nos mères et nos grands-mères se sont battues pour le droit de vote", rappelle-t-elle.
Moi, j'avais dit que j'allais regarder ce qui se passe au premier tour, mais sans y aller. Et j'allais au deuxième. Car c'est important de faire son devoir de citoyen. Là du coup, je vais aller aux deux !
Robert Patti, dépanneur poids lourds
Aux législatives de 2022, l'abstention avait frôlé les 60% au second tour dans la 5ᵉ circonscription des Alpes-Maritimes, là où se situent les locaux de l'entreprise Courbaisse Transports.
Au niveau national, les sondages prédisent une participation à la hausse pour les élections du 30 juin et du 7 juillet prochain.