L'incendie a causé la mort de sept personnes d'une même famille le 18 juillet dernier. Deux hommes viennent d'être mis en examen. L'enquête se poursuit, elle semble confirmer le scénario d'un acte criminel sur fond de guerre de territoire pour le trafic de drogue.
L'enquête avance à grands pas concernant l'incendie criminel qui a causé la mort de sept personnes dans la nuit du 17 au 18 juillet à Nice, dans un immeuble du quartier des Moulins.
Lundi soir, deux jeunes hommes ont été présentés à la justice et mis en examen pour un ensemble de chefs d'accusation :
- Destruction du bien d'autrui par moyen dangereux pour les personnes ayant entraîné la mort
- Destruction en bande organisée du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes et ayant entraîné une incapacité supérieure à 8 jours
- Participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime
- Participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit puni de 10 ans d'emprisonnement.
Les deux hommes ont été placés en détention provisoire.
Le premier a été interpellé dans le lendemain du drame, le 19 juillet dans les Alpes-Maritimes.
La seconde personne a été appréhendée dimanche 21, en Seine-Saint-Denis. Elle a demandé un délai pour préparer sa défense. Elle est incarcérée dans l'attente de sa présentation au Juge des Libertés et de la Détention jeudi 25 juillet.
Lors d'une conférence de presse lundi en fin d'après-midi, Damien Martinelli a donné des précisions sur le profil de ces deux individus, et sur la poursuite de l'enquête.
Le premier interpellé, un Azuréen de 25 ans, s'était rendu auprès d'un avocat. Selon le procureur, il a déclaré avoir été le chauffeur "sous la contrainte" dans cette opération criminelle, et aurait souhaité se rendre lorsqu'il a vu les nombreuses victimes. L'homme aurait donné des éléments permettant de faire avancer l'enquête. Selon le procureur, il pourrait avoir en réalité un rôle plus grand que ce qu'il veut bien admettre.
Le second homme interpellé en région parisienne présentait des brûlures au mollet. Entendu par les enquêteurs, il aurait fait valoir son droit au silence et aurait "simplement reconnu son implication". Il a été transféré à Nice pour l'enquête.
Il ne fait aucun doute que les auteurs se sont mis en situation de tuer des personnes surprises dans leur sommeil par les flammes, les gaz et les fumées.
Damien Martinelli, Procureur de la République de Nicelors du point presse du 22 juillet
Trois autres personnes sont toujours activement recherchées dans cette enquête : des hommes âgés de 23 ans (Alpes-Maritimes), 18 ans (Val-d'Oise), 17 ans (Seine-Saint-Denis). Cela porte à cinq le nombre de personnes suspectées d'être impliquées dans cet incendie criminel.
La nuit du drame, les caméras de vidéosurveillance a
vaient capté la présence de trois hommes s'introduisant dans le bâtiment aux alentours de 2 h du matin. Les deux autres personnes se seraient trouvées dans la voiture repérée sur les lieux, un véhicule de couleur sombre stationné à l’angle de la rue de la Santoline et de l’avenue Giroud.
La piste de l'incendie dans le cadre d'une guerre pour le contrôle d'un point de vente de stupéfiants semble de plus en plus solide. Le procureur l'a confirmé, "il apparait que les victimes ne sont en aucune manière, directement ou indirectement, concernées par ce conflit de territoire."