L'incendie meurtrier de Nice a fait sept victimes, mais l'intervention des pompiers a permis de sauver cinq personnes et d'en mettre à l'abri une trentaine. Le commandant des opérations de secours revient sur cette nuit du 18 juillet et répond à la polémique sur les délais d'intervention.
Colère, tristesse, mais aussi polémique. Après l'incendie meurtrier de la nuit du 17 au 18 juillet qui a fait sept morts à Nice, les questions se posent sur l'intervention des pompiers, des responsabilités sont cherchées alors que l'enquête se poursuit.
Concernant l'intervention des pompiers, le préfet des Alpes-Maritimes exprimait son soutien aux victimes et saluait le travail des pompiers.
Ils ont sauvé des flammes cinq individus. Je te tiens à les remercier pour leur professionnalisme et leur courage.
Hugues Moutouh, Préfet des Alpes-Maritimesà France 3 Côte d'Azur, le 18 juillet
Alors, est-ce que les pompiers sont arrivés à temps, ont-ils été empêchés ? Olivier Pauletti, lieutenant-colonel et commandant des opérations de secours le soir de l'incendie, répond aux questions de France 3 Côte d'Azur.
"Je veux, en préambule, avoir une pensée pour les victimes et leurs familles. Lors de cette nuit tragique, nous avons été appelés à 2 h 28 du matin sur ce que l'on appelle un feu de "structure", on engage alors deux engins pompes. À 2 h 40, les grandes échelles de Magnan sont mobilisées", explique le commandant des opérations de secours.
La grande échelle, arrivée sur place, va procéder à deux sauvetages, et sauver deux frères. Le troisième frère ne va malheureusement pas attendre et se défenestrer. Au vu de la situation, une centaine de pompiers ont été dépêchés sur place, c'est trois fois plus que sur un feu d'appartement traditionnel.
Lieutenant-colonel Olivier Pauletti, commandant des opérations de secours le soir de l'incendieà France 3 Côte d'Azur
"Dans un second temps, on va faire trois autres sauvetages avec un couple et un bébé au 6ᵉ étage. Au total, 13 mises en sécurité par les grandes échelles et 18 par les voies de communication existantes (par la cage d'escalier). Le feu a été maitrisé rapidement et a été considéré comme totalement éteint vers 7 heure du matin."
Les victimes étaient toutes dans l'appartement d'où est parti le feu (a priori) d'origine criminelle. L'enquête est en cours, trois individus étaient recherchés, un homme a été placé en garde à vue vendredi 19 juillet.
Les habitants du quartier et des témoins semblent pointer le temps d'intervention des pompiers, est-ce qu'il y a eu un retard, est-ce que des voitures ont gêné l'arrivée des véhicules d'intervention ?
Pour Olivier Pauletti, la polémique n'a pas lieu d'être : "C'est un sentiment d'injustice, on était là dans les délais, en moins de 12 minutes. On a engagé tous les moyens qu'il fallait, le bilan reste dramatique, mais on a fait tout ce qu'on a pu pour sauver des vies."
Les pompiers ont pris des risques pour intervenir et se voir injustement accusés, c'est un sentiment d'incompréhension et un peu de colère.
Lieutenant-colonel Olivier Pauletti, commandant des opérations de secoursà France 3 Côte d'Azur
Selon lui, les choses n'auraient pas pu se passer autrement : "Il y a eu cinq sauvetages et 31 mises en sécurité. Le feu était très virulent, l'enquête déterminera ce qui s'est passé, mais avec le retour, on ne peut pas imaginer faire mieux". Concernant l'accès au lieu :" Aujourd'hui le stationnement anarchique est un problème sur toute la commune, ce n'est pas spécifique à ce quartier."
Sur le volet judiciaire, le procureur de la république tiendra une conférence de presse ce lundi 22 juillet après-midi.