Incendie meurtrier à Nice : où en est l'enquête après l'interpellation d'un homme ?

Après l'incendie qui a coûté la vie à sept membres d'une famille d'origine comorienne dans le quartier des Moulins à Nice, la population exige une réponse judiciaire et l'enquête se poursuit. La piste criminelle ne semble pas faire de doute. Un homme a été placé en garde à vue, vendredi.

Une nouvelle avancée dans l'enquête au lendemain du drame. Un suspect a été placé en garde à vue à la caserne Auvare à Nice, vendredi 19 juillet, dans le cadre de l'enquête relative à l'incendie qui a fait sept morts dans le quartier des Moulin, a confirmé à France 3 Côte d'Azur le procureur de la République Damien Martinelli.

Une avancée dans l'enquête importante alors que la population et les élus veulent savoir ce qu'il s'est passé cette nuit-là dans un quartier gangréné par la délinquance et la drogue. France 3 Côte d'Azur fait le point sur l'enquête.

Une personne placée en garde à vue 

Une personne a été interpellée et placée en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'incendie criminel, a-t-on appris vendredi. Confirmant une information de BFMTV, le procureur Damien Martinelli s'est toutefois refusé à toute précision, soulignant "la nécessité que le secret de l'enquête, gage d'efficacité tout particulièrement à ce stade des investigations, soit respecté".

Selon BFMTV, la personne interpellée n'est pas un des trois suspects filmés sur les lieux par des caméras de surveillance.

La piste criminelle confirmée

La piste criminelle ne fait plus de doute dans ce tragique incendie qui s'est produit dans la nuit de mercredi à jeudi dans un immeuble du quartier des Moulins à Nice. Le feu a ravagé le 7e et dernier étage du bâtiment 38. Le bilan est terrible : sept morts d'une même famille d'origine comorienne.

Des enfants de 5, 7 et 10 ans, un adolescent de 17 ans, deux femmes de 22 et 46 ans et un homme de 45 ans qui s'était défenestré pour échapper aux flammes. Le jeune homme de 23 ans ayant lui aussi sauté a été hospitalisé en urgence absolue. Seuls deux jeunes de 17 et 19 ans ont survécu. 

Venu sur les lieux au petit matin jeudi, le procureur de Nice a immédiatement ouvert une enquête de flagrance pour "incendie volontaire ayant entraîné la mort" qui, au regard des premiers éléments recueillis, sera requalifiée en  "destruction volontaire par incendie en bande organisée et ayant entraîné la mort, et association de malfaiteurs en vue de la commission de faits de destruction volontaire par incendie en bande organisée".

Le Premier ministre Gabriel Attal et Gérald Darmanin ministre de l'Intérieur, ont fait un déplacement éclair, le temps d'un point presse.

L'enquête progresse. Les premiers éléments ont pu être recueillis, trois individus sont recherchés. Ce qui s'est produit ici, cet incendie, est absolument terrible, abominable.

Gabriel Attal

lors d'un point presse

Les caméras de surveillance de la ville analysées

Sous réserve de conclusions définitives, le parquet précise plusieurs éléments essentiels :

► Il y a eu trois départs de feu, intervenus respectivement au 1er, 2e et 3e étage. Les services de police ont été avisés de cet incendie à 2h32.
► Une voiture de couleur sombre de type citadine s'est stationné à l’angle de la rue de la Santoline et de l’avenue Giroud - non loin de l'immeuble- entre 2h12 et 2h17 , elle a quitté les lieux pour être revue sur place à 2h24.
► Trois jeunes hommes à visage découvert sont sortis de ces véhicules. Ils étaient en tee-shirt et en short.
► Ils ont cassé la porte de l'immeuble, sont entrés et sont repartis rapidement. C'est après leur départ que le feu s'est déclaré.

Plusieurs relevés en vue d’identification d’ADN et des relevés de traces papillaires ont été réalisés pour des analyses en extrême urgence par le laboratoire de police scientifique de Marseille.

Des autopsies seront rapidement pratiquées sur les corps découverts par l’institut médico-légal du CHU de Nice totalement mobilisé pour ce faire.

Le maire de Nice a dit à plusieurs reprises aux habitants de ce quartier qu'"il ne lâchera rien pour que la justice fasse son travail jusqu'au bout". Même discours du Premier ministre Gabriel Attal qui veut que l'enquête aille vite et que les coupables soient arrêtés.

Les habitants du bâtiment 38 portent plainte

En attendant, les habitants de cet immeuble du quartier des Moulins ont fait part de leur intention de porter plainte contre le bailleur social Côte d'Azur Habitat. La loge du gardien, disent-ils, servait à des dealers. Cela aurait été signalé à plusieurs reprises sans que rien ne soit fait. Ils considèrent donc qu'il y a mise en danger de la vie d'autrui.

Un mobile qui reste à définir

Des autopsies des victimes devraient être effectuées à l’institut médico-légal du CHU de Nice. Reste à savoir quel pourrait être le mobile et le procureur est très prudent.

S’il convient à ce stade de faire preuve d’une particulière prudence sur le mobile du passage à l’acte criminel, la piste de faits intervenant dans le cadre d’un conflit sur fond de trafic de stupéfiants, sans lien avec les victimes et leur famille, est explorée.

Damien Martinelli, procureur de la République

dans un communiqué de presse

Classé "politique de la ville", le quartier des Moulins se situe dans l'ouest de Nice, et il a connu de nombreux épisodes de violence avec les forces de l'ordre en rapport avec la drogue et le contrôle des points de deal.

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