Comment vont-ils pouvoir démontrer qu'ils étaient présents?" Après l'attentat de Nice, des associations de victimes, échaudées par des ratés du 13 novembre, redoutent un parcours du combattant pour les milliers de traumatisés de la Côte d'Azur en quête d'indemnisation.
Une importante différence de traitement existe entre d'un côté les blessés et les familles des défunts et de l'autre les personnes traumatisées, selon elle moins bien prises en charge.
"Ça va être le bazar, surtout pour les victimes psychologiques", prédit Caroline Langlade, vice-présidente de l'organisation "Life for Paris". Et de pointer, huit mois après les attaques jihadistes du 13 novembre qui ont fait 130 morts, une importante différence de traitement entre d'un côté les blessés et les familles des défunts et de l'autre les personnes traumatisées, selon elle moins bien prises en charge.
Ça va être le bazar
Dans cette seconde catégorie, une distinction s'est aussi faite entre les spectateurs du Bataclan, qui "ont pu justifier de leur présence grâce à leur place de concert", et les personnes présentes sur les terrasses de cafés et restaurants parisiens ou au Stade de France, pour qui ça a été "beaucoup plus compliqué", assure-t-elle.
Justifier sa présence
Or à Nice, où 84 personnes sont mortes et quelque 300 ont dû être prises en charge par des établissements de santé, des milliers de personnes déambulant sur la Promenade des Anglais jeudi soir ont potentiellement vu le tueur faucher les promeneurs avec son camion, subissant un traumatisme évident, estime Caroline Langlade. 30.000 personnes étaient présentes pour le feu d'artifice du 14-Juillet. Mais aucune d'entre elle ne détient de preuve officielle de sa présence.Des photos, des textos, des coordonnées GPS
"Parfois, on apporte la preuve qu'elles étaient présentes sur les lieux des attentats avec des photos, des textos, et même leurs coordonnées GPS", raconte-t-elle. "Mais ils font quand même la sourde oreille". Ainsi, l'une de ses clientes, qui a subi plusieurs fractures lors d'un mouvement de panique au Stade de France le 13 novembre et qui est "partie civile contre Salah Abdeslam", "n'a même pas accès au fonds".Caroline Langlade cite, elle, l'exemple de passants qui ont assisté depuis "les passages cloutés" sur la chaussée à l'anéantissement d'une terrasse parisienne, où 19 personnes sont mortes. Malgré leur détresse, ils ont été considérés comme trop éloignés des faits et "retirés de la liste des victimes" sans indemnisation possible.