De nouveaux records à Chartes, et qualifiée pour les prochains Mondiaux en Australie, Charlotte Bonnet voit la vie en bleu. A la quelques semaines d'échéances capitales, la nageuse de 27 ans nous en dit plus sur ses ambitions et sa saison.
Le week-end dernier s'achevaient les Championnats de France de natation à Chartes. Un rendez-vous que n'a pas manqué d'éclabousser de son talent Charlotte Bonnet, toujours licenciée à Nice.
Elle y a remporté 5 titres, s'est distinguée en brasse, et a validé son ticket pour les Mondiaux qui se nagent à Melbourne, en Australie, dès ce mois de décembre.
Charlotte Bonnet s'entraine désormais avec Philippe Lucas à Martigues - l'ancien coach de Laure Manaudou-, mais garde des attaches vitales avec la Côte d'Azur. Elle nous a accordé un peu de son temps pour revenir sur ses récents records alors qu'elle met le cap sur l'Australie à la fin du mois de novembre, et entrevoit déjà les J.O. de Paris 2024.
Quelques jours après les Championnats de France en petit bassin, comment vous sentez-vous ?
Je suis super contente, j’y allais avec l’objectif de me qualifier pour les Mondiaux en petit bassin, en Australie, en décembre. Je n’avais pas vraiment de chrono en tête, mais l’objectif était depuis le début de saison de reprendre du plaisir, de m’aligner sur des courses qui ne sont pas dans mon habitude, et justement de voir ce que ça pouvait donner, et de me rapprocher de critères de qualif’ qui ne sont pas faciles. Ça a plutôt bien marché.
Vous avez retrouvé de bonnes sensations en brasse notamment ?
Je suis plutôt habituée à m’aligner sur du 100 ou 200 nage libre, et là, j’ai complètement mis ça de côté. De façon temporaire je pense, pour me mettre sur de la brasse. J’en ai fait beaucoup plus quand j’étais jeune, quand j’avais 13 ou 14 ans, j’étais assez douée sur la brasse. Là, ça faisait bien 10 ou 12 ans que je n’en n’avais pas refait, même à l’entrainement, j’en faisais occasionnellement pour dépanner les relais en équipe de France. Je l’ai fait plutôt bien en relais, et j’ai eu envie de me concentrer là-dessus pour le début de la saison.
A quelques semaines des Mondiaux, comment préparer ces échéances ?
Je vais voir avec mon entraineur. Il faut que l’on voit la façon dont on va aborder ces Championnats du monde. Je ne veux pas y aller à la légère. Là pour le coup, m’aligner sur des distances qui ne sont pas les miennes, ça va être différent des Championnats de France, mais j’ai des ambitions assez fortes, j’ai envie d’y aller avec autant de détermination et d’envie qu’aux Championnats de France. J’ai toujours pour objectif de prendre du plaisir, de m’éclater, et de descendre encore les chronos comme j’ai pu le faire récemment.
Comment se sont passés ces premiers mois avec Philippe Lucas ?
Je reste licenciée à Nice, j’ai changé de coach, pas de club. L’adaptation est toujours délicate, surtout le premier mois, parce que j’avais fait une longue pause après les Jeux olympiques, pratiquement deux mois et demi l’année dernière. Il a fallu me réathlétiser, reprendre goût à l’entrainement et à la compétition. Le feeling et le courant passent super bien avec Philippe, c’est quelqu’un de très exigeant. Tous les jours c’est loin d’être facile, mais au quotidien ça me correspond. Son contenu, sa personnalité… Je m’épanouie vraiment là où je suis, c’est ça qui est important.
Quelles attaches gardez-vous avec Nice ?
Je suis arrivée sur la Côte d’Azur, j’avais 15 ans, j’ai grandi ici on va dire, j’y ai beaucoup de souvenirs, d’amis. Mes parents habitent encore à Nice. Pour moi, c’est super important de garder ma licence et mon attache à Nice. Mon coeur, il est là-bas. Je m’entraine à Martigues mais j’adore cette ville, j’y retourne dès que je peux. Pour manger dans un bon resto et me balader sur la Prom’. Dans les clubs du Sud, il y a de bonnes structures, des bons coachs… Ça ne fait pas toute la réussite pour un nageur, mais c’est déjà pas mal.
Qu'attendez-vous des prochains J.O. qui se déroulent dans la capitale française ?
Paris, c’était un objectif à long terme, et maintenant, ça devient un objectif à moyen terme. Forcément, ces Jeux olympiques, ça sera mes quatrièmes si j’y vais. C’est une consécration en fait pour un sportif de haut niveau. J’y pense assez souvent, mais pour moi, il y’a d’autres échéances qui arrivent dans l’année. J’essaie de les prendre les unes après les autres. Il n’y a pas pour moi de petite compétition, j’essaie de me lancer des défis à chaque fois. Paris c’est l’objectif ultime mais c’est encore un tout petit peu loin. Je le mets de côté, et là par exemple je me concentre sur les Championnats du monde en petit bassin, et sur les Championnats du monde en grand bassin au mois de juillet.
Que ce soit à Paris ou ailleurs, à chaque compétition, j’en envie d’être la meilleure.
Charlotte Bonnet, championne de natation
Est-ce que vous sentez une attente plus importante de la part de la Fédération ?
Avec la Fédération, il n’y a pas de pression particulière. Avec l’enjeu, le fait que ce soit à Paris, c’est un peu plus ‘politique’. Là, le petit plus, c’est qu’il y aura sûrement notre famille, nos proches dans les tribunes, ou en tout cas pas loin. C’est ça qui est le plus cool, mais pour les résultats, l’envie est la même. Je pense que l’on va être un peu plus mis en valeur, en lumière à l’approche de ces Jeux olympiques, mais il faudra rester bien focus sur ce pourquoi on s’entraine tous les jours. Pas mal de partenaires et de sponsors vont mettre l’accent sur les sportifs, et ça c’est une belle opportunité.
On vous sait engagée auprès d'associations, trouvez-vous le temps d'avoir une vie hors des bassins ?
Avec un de mes partenaires, je suis engagée sur la cause du dépistage du cancer du sein, et tout ce qui y est lié. Au quotidien, c’est difficile d’avoir des actions par rapport à cela mais je défends toujours cette cause. Je suis aussi sur un projet associatif, avec mon agent, ambassadrice d’un programme pour apprendre aux enfants à savoir nager. On s’est rendu compte que beaucoup ne savaient pas nager, même à des âges avancés. Ce sont des sujets qui me tiennent à coeur et j’essaie d’y oeuvrer quand je peux.