C’est une relaxe qui a été décidée par la justice ce 27 mai, à Nice, pour l'ex-épouse de l'oligarque russe Arkadi Rotenberg, Natalia. Elle était poursuivie pour diffamation après ce qu’elle appelle "une expulsion", survenue à l’été 2021, d'une villa de Saint-Jean-Cap-Ferrat.
L'ex-épouse de l'oligarque russe Arkadi Rotenberg, poursuivie à Nice pour diffamation pour avoir dénoncé sa prétendue expulsion de la villa du couple sur la Côte d'Azur par de supposés "terroristes tchétchènes", a été relaxée ce vendredi 27 mai.
La plaignante de 41 ans était absente à l'audience devant le tribunal correctionnel de Nice début mai, comme ses avocats. A l'audience, ce 9 mai, le procureur avait réclamé que Natalia Rotenberg soit condamnée pour diffamation à verser "plusieurs milliers d'euros".
Natalia Rotenberg, 41 ans, a été mariée à Arkadi Rotenberg pendant huit ans, jusqu'en avril 2013. Son ancien mari est un proche du président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine.
Elle avait posté le 15 juillet 2021 des messages et une vidéo sur les réseaux sociaux où elle expliquait comment des personnes qu'elle qualifiait de "terroristes radicaux" avaient pris possession de la villa Shoshana, cinq jours plus tôt.
Une expulsion musclée ?
Cette résidence luxueuse du Saint-Jean-Cap-Ferrat fait l'objet des sanctions internationales prises contre les oligarques proches du président russe Vladimir Poutine après l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022.
Ce vendredi 27 mai, le tribunal correctionnel a relaxé l'ex-épouse de l'oligarque au motif que "la publication litigieuse ne permet pas d'identifier la SCI (société civile immobilière)" qui gère la villa et que la personne visée, à savoir Arkadi Rotenberg, "n'est pas expressément nommée".
Je pense que nous allons faire appel de cette décision.
Maitre Sophie JonquetAvocate de la SCI Shoshana
"Tout le monde sait que cette villa appartient à la SCI Shoshana et à M. Rotenberg. Pour le grand public, il est évident que c'est lui qui est visé", a ajouté l'avocate au barreau de Nice qui a par ailleurs rappelé qu'il fallait une décision de justice pour contraindre les réseaux sociaux à supprimer ce type de contenus en ligne.
"Ma villa en France a été saisie par des terroristes radicaux de Tchétchénie", écrivait Natalia Rotenberg, dans son message. Elle déclarait à l'époque que ses employés avaient été chassés "du territoire de force, battu les gardes et le directeur, (...) saisi la villa, changé les serrures".
"Les commanditaires sont de grands oligarques russes qui n'aiment pas mon travail actif", accusait encore Natalia Rotenberg qui a également déposé plainte contre X, l'an dernier, pour violation de domicile.
Arkadi Rotenberg, l'oligarque proche de Poutine
Arkadi Rotenberg est un oligarque qui se réclame être le véritable propriétaire ce que l'opposition russe, emmenée par Alexeï Navalny, nomme "le palais de Poutine".
Dans une vidéo postée il y'a plus d'un an, celui qui purge désormais une peine de prison de 9 ans, confirmée il y a quelques jours par la justice russe, présentait une luxueuse demeure de près de 18.000 mètres carrés habitables, sur les bords de la mer noire.
Les opposants politiques à Vladimir Poutine affirment, après une longue enquête, que ce bâtiment hors norme et finement décoré, est bien la demeure cachée du maitre de Kremlin, et qu'elle est gardée par du personnel appartenant au FSB - le service fédéral de sécurité de la fédération de Russie et ancien KGB.
Beaucoup voient dans cette revendication de la propriété de ce nouveau palais russe, une stratégie de dissimulation destinée à cacher le réel patrimoine de Vladimir Poutine.
La fortune d'Arkadi Rotenberg, bien qu'elle soit évaluée à hauteur d'environ 3 milliards d'euros, ne serait pas compatible avec ce que beaucoup, dans l'opposition russe, appellent le "nouveau Versailles".